Mille nuits ou regarder les grenouilles nager – lectures croisées

 

une histoire, deux versions

Un homme amoureux promet d’attendre mille nuits la réponse de la femme qu’il convoite. Une femme amoureuse promet d'attendre mille nuits la réponse de l'homme qu’elle convoite. Mille nuits à patienter sous un lampadaire la venue de l’être désiré. Ce soir, c’est la millième nuit et l’instant de vérité approche...

Le texte est lu alternativement par Dominique Bourquin ou Yves Robert

un extrait

Le jour s’éteint, la nuit se lève.
Raconter la vie est mal aisé.
Mille fois recommencée, une vie c’est mille fois recommencée.
Puis un jour, pas trébuché, culbute, la grande culbute, fini, cœur en croix.
Ça nous arrive à tous, les yeux écarquillés entre les étoiles, pupilles posées sur le vide, mort, aussi sèche qu’une sauterelle.
L’âme s’enfonce dans le sable, on ne sent rien.
Sénatrice ou banquière, on est bien obligé à redevenir modeste.
On retourne à la terre avec ce qui fut pris à la terre.
C’est pour tous, la crainte de tous, la vie de tous.
Je le sais bien, je fais partie de l’équipe.
Je tiens de ma mère et de mon père le droit de passage, le droit de voir mille horizons, de nager dans les bonheurs, de sombrer avec la tragédie.
En fait, le droit de vivre.
La vie, c’est du bordel, et c’est pas mal.
Je changerais pas, on a qu’une chance, un seul passage vers le Nord-Ouest.
Toutes les aurores sont nouvelles, des surprises recommencées, jusqu’à la dernière, jusqu’à l’oubli.
La vie, c’est déraisonnable.
Je suis là les bras tombés, bras tombés parce qu’amoureuse...

affichette

au répertoire

les deux version de ce récit sont prévues pour être réalisées en théâtre ou en espace privé sur demande. Elle ne demandent pas d’installations techniques spécifiques – contact et informations

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