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La rivière à la mer théâtre / seul en scène / lecture-spectacle

distribution

Yves Robert texte et lecture
Blaise Froidevaux mise en lecture

récit

Les circonstances de mon premier enterrement furent burlesques.

Non pas réellement le mien, puisque je suis encore de ce monde, mais celui de mon grand-père, un vieux monsieur avec une canne, un chapeau et un sourire de fonctionnaire postal à la retraite.

Par un curieux hasard, le pasteur désigné pour l’oraison mourut dans la nuit précédant la cérémonie. Vu son âge, l'ecclésiastique avait convenu que le croque-mort viendrait le chercher avec son automobile noire, et vu son âge, il avait négligé de prévenir sa gouvernante à propos de la cérémonie prévue.

Un oubli.

Découvrant le cadavre dans la soirée, cette gouvernante estima inutile de prévenir qui que ce soi avant le lendemain. Tôt le matin, elle eut une grande surprise en découvrant le croque-mort derrière la porte, une surprise renforcée quand celui lui déclara aimablement : - Je suis venu chercher le pasteur comme convenu.

Depuis de cette aventure, je conserve un sourire léger devant les choses de la mort et j'ai substitué la gravité au sérieux. Le rire se cache dans la gravité et le burlesque n'est jamais très loin, alors tant qu'à faire autant vivre avec folie et plaisir.

C'est un chemin d'histoires diverses, ces mille naissances qui font la vie d'un homme que je vous invite à partager.

presse

Ceux qui suivent Yves Robert savent le plaisir qu’il prend à jouer avec les limites de la narration.

Sa Rivière à la mer ne déroge pas à la règle. Cet écrivain de l’errance n’hésite pas à casser la chronologie, à l’émailler de flash- back ou de sauts dans le temps manière d’évoquer, de restaurer, mais aussi de reconstruire une mémoire défaillante.

La vie est là, s’offrant et se retirant, comme la mer, pénétrante, tour à tour lointaine et familière

Bertrand Tappolet

galerie

photographies © Catherine Meyer