Yves Robert – retour de Gênes – le petit silence de la nuit

Yves Robert – retour de Gênes – le petit silence de la nuit

présentation des travaux réalisés par Yves Robert à Gênes durant les mois de mars, avril et mai 2025

lecture – le petit silence de la nuit – le vendredi 7 novembre 2025 à 20h30

En fin de séjour génois, j’ai travaillé à l’écriture d’un monologue racontant la traversée d’une journée ordinaire par une jeune femme, soit son quotidien mille fois répété.

Cette banalité se termine par un événement particulier : un avortement.

un extrait

Les journées, des chemins pavés d’embûches menant à la nuit.

Allées de graviers, petits pas accrochés aux entraves quotidiennes.

Petits pas de ceux, qui, oubliés dans les villes, servent les rois, les reines, les marâtres et les princes.

Toutes les journées débutent dans la cuisine, cheveux ébouriffés, le corps un peu sale de la chaleur du lit, de la chaleur des urines retenues.

Retenues jusqu’aux premières lueurs, jusqu’au sommeil à nouveau brisé, quotidiennement brisé.

Tellement brisée, trainant sur les éclats inconfortables de la couche, une femme patiente, n’ose bouger.

Je suis cette femme… Chaque matin.

dates et horaires de l’exposition

du 30 octobre au 16 novembre 2025

le programme

lecture – le petit silence de la nuit – le samedi 8 novembre 2025 à 19h30

lecture – Danaé sur le rivage – le vendredi 14 novembre 2025 à 20h30

lecture – Danaé sur le rivage – le samedi 15 novembre 2025 à 19h30

Un autre monologue s’est élaboré à partir de la mélopée répétée par un mendiant sur la rue, curieusement en français, mélodie attrapée par hasard un jour où je revenais des caruges .

Un sou… Un sou pour manger… Un sou, j’ai faim.

Plus tard, j’ai pensé à l’histoire de Danaé, rejetée par son père et livrée aux vagues de la Méditerranée, échouée à Gênes ou dans toute autre ville de l’Europe.

Cette ritournelle s’est transformée et inscrite dans le monde moderne et mécanique, un territoire où se dissolvent les êtres humains et les rêves, où les adresses ne sont plus celles du monde antique, mais la dérive d’une froideur individuelle dominée par le désir du confort – que rien ne bouge, que rien ne vive, que rien ne change.

Ohé, les passants… Ohé, les voitures.

J’ai mélangé ces deux impressions et c’est le récit que je vous propose de découvrir dans une lecture de Christiane Margraitner et une mise en lecture de Blaise Froidevaux.

les photographies

Je ne suis pas un photographe, je ne me promène pas avec un Leica.

Je suis un regardeur qui s’intéresse à la lumière, alors quand elle me plait, je prends une image avec mon téléphone.

Cet appareil dispose d’un programme qui imite le rendu d’un vieux film des années soixante, autorise le réglage d’un diaphragme numérique et la modification de la sensibilité.

J’utilise ce moyen depuis neuf ans pour montrer ce que je perçois et considère comme immatériel.

Je vous invite à regarder ce que j’ai regardé.

l’univers sonore

Depuis plusieurs années, à l’aide d’un enregistreur numérique, j’enregistre les sons dans les endroits que je traverse.

L’exposition sera habitée par les ambiances sonores découvertes à Gênes, du bruit de la circulation aux éclats et chansons émergeant des manifestations politiques.

l’affiche

avec le soutien de