C’est le récit de la vie d’une femme amoureuse, perdue et éperdue.
Elle aime un homme tel qu’il est et le prend dans son intégrité de la beauté à l’obscurité.
C’est aussi le trouble de l’orgueil, poison subtil qui fait perdre la raison et provoque la chute, stimule le comportement vers une folie stupéfiante.
Convaincue par l’illusion d’être supérieure ou égale aux divinités, Niobé laisse ses quatorze enfants se faire massacrer.
La conscience tardive de son malheur la pétrifie, elle devient rocher avec deux ruisseaux de larmes.
Nous la découvrons à son réveil après mille ans, mille jours, peu importe, car ce matin-là le temps n’a plus d’importance.
Sa mémoire troublée reconstitue les épisodes de sa vie et remonte à rebours son destin jusque vers l’enfance.
Cette matinée est la réalité de sa mort à venir et la recherche d’un rire pour l’accompagner à l’instant ultime.
distribution
texte et mise en lecture Yves Robert
lecture Aurore Faivre
durée : 60 minutes
photographies © Catherine Meyer
C’est au matin, au matin de ma mort.
À midi, quand l’ombre ne sait plus où se tenir, je passerai.
Avant, je veux me souvenir des chemins, des erreurs.
Le temps est compté.
À peine une matinée pour retrouver la trace de mes pas sur le sable.
Découvrir ce qui fut juste, ce qui fut faux.
Mettre dans la balance les parcelles de ma vie, en dresser le cadastre précis.
À midi, entrer dans l’ombre.
L’ombre exacte, le milieu du jour.
Je reviens sur mes pas avant que les vagues n’effacent la trace.
Je remonte à rebours le cours de ma vie.
À rebours, je longe un rivage oublié presque mystérieux.
De la nuit finissante, de l’irisation de l’aube revient un premier souvenir fugace.
Une maison en feu, les étincelles écarlates dans le ciel, mes enfants morts.
Le regard absent d’un l’homme, il me semble que je l’aime.
Je me glace, n’ose me souvenir plus avant.
Je doute, imagine plus sûr de rester à l’état où je suis.
Pierre endormie.
Mais à nouveau tout me pousse vers cet abîme.
Le temps restant est un miroir, une profondeur.
Je regarde au-delà de mon visage, au-delà de mes larmes.
Je distingue ce qui est derrière l’oubli.
lecture-spectacle
ou revenir au texte avec la sobriété des moyens et la qualité d’un jeu précis sur le verbe. Toutefois, une comédienne, un comédien, un décor, de la lumière et de la musique, un moment pour s’égarer en imagination dans la vie des autres.
- Aurore FaivreAprès sa formation à l’école Les Teintureries à Lausanne (2011-2014)… Poursuivre la lecture Aurore Faivre
- Yves RobertYves Robert habite La Chaux-de-Fonds en Suisse. Il est l’auteur… Poursuivre la lecture Yves Robert

soutiens et partenaires






