Steve Litsios – un pingouin entre les pattes d’une girafe

petite exposition dès le 11 novembre 2024 jusqu’au plus loin possible

un pingouin entre les pattes d’une girafe

détail

d’après une courte histoire d’Yves Robert

Un pingouin entre les pattes d’une girafe – 2008

Drôle d’image que celle de ce pingouin entre les pattes d’une girafe, quelque part au Serengeti, non loin de ce qui fut les Grands Lacs d’Afrique et très au sud, quelques centaines de kilomètres, de la faille du Riff – la tombe de mère Lucie.

L’eau vient lécher négligemment les sabots de l’ongulé et le volatile s’amuse à se passer le bec entre les plumes, juste sous l’aile. 

Les deux semblent indifférents au désastre qui se conclut sur la terre des derniers hommes.

La tragédie avait commencé avec le souffle du nouveau millénaire. Les peuples impatients de leur pouvoir avaient conquis le vivant jusqu’au sommet des nuages.

Les jets griffaient l’horizon et entraînaient des guerres ahurissantes où le couteau se brisait sur le missile.

La foi s’affrontait en de multiples visages, prenant parfois l’allure triste d’une machine, parfois les yeux fous des certitudes.

Et de partout montait une fumée sombre qui s’installa comme un couvercle. 

Les pôles disparurent et les pingouins, flottants au gré des vagues, parvinrent vers un rivage habité par de grands animaux au cou si long qu’ils leur semblèrent d’abord, être des arbres.

Finalement, il ne resta qu’une girafe et un vieux pingouin. 

Intrigués, amusés, ils regardent l’eau qui monte lentement. 

Ils restent ensemble, non qu’ils puissent s’accoupler, mais à cause du réconfort apporté par la présence de chacun.

Ils sont les derniers témoins de la gloire passée des hommes. 

Un pingouin entre les pattes d’une girafe…

exposition ouverte dès le 11 novembre 2024

visite uniquement sur rendez-vous

contact par courriel : contact@cargo15.ch

contact par téléphone : +41 78 626 76 50

Steve Litsios en quelques mots

Après avoir vécu pendant plus de 30 ans dans la ville de La Chaux-de-Fonds, dans le Jura suisse, nous avons déménagé à Baulmes, un petit village situé au pied de la même chaîne de montagnes.

On peut me trouver en train de jouer des os rythmiques et des planches à laver avec Organic Jug ainsi qu’avec d’autres amis musiciens qui faisaient auparavant partie du groupe Swamp Train ainsi que de Floyd Beaumont & the Arkadelphians.

Je dessine, j’esquisse, je peins et je sculpte parfois, et ce, depuis plus de 50 ans. Cela dit, je m’intéresse davantage au processus – ce qui se passe lorsque l’on travaille avec un matériau donné – qu’au résultat. Cela a compliqué la tâche des galeries avec lesquelles je travaille ; la plupart d’entre elles voulaient des œuvres similaires à plusieurs reprises…

Les déclarations d’artistes ne sont qu’une autre façon d’être mis dans une boîte et d’être copié et collé chaque fois que quelqu’un a besoin de remplir un espace vide quelque part. Heureusement, cela n’arrive plus beaucoup aujourd’hui.

Mais que serait un artiste sans déclaration ?

Les mots sont des mots, l’art était visuel, mais il est maintenant aussi des mots. J’aime les mots.