pauvres riches

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Ça y est, le ciel est tombé sur la tête des riches. Patatras ! Par une nuit de tempête effroyable, les richissimes Pétula et Oskar Grumann trouvent refuge dans une maison perdue, isolée de tout et habitée par les très excentriques aristocrates, Exen et Lucia de Lammermoor. C’est du moins ce que croient Oskar et Pétula…

distribution

texte Yves Robert
mise en scène Julien Barroche
jeu Christine Chalard, Philippe Vuilleumier, Olivia Seigne et Thierry Romanens
scénographie Jean-Claude Maret
direction technique Philippe Maeder
costumes Janick Nardin et Caroline Chollet
photographies Catherine Meyer

représentations

Ce spectacle a été créé en 2009 au théâtre L’Échandole d’Yverdon.

en tournée à Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Sion et Lausanne

Commentaires

La bourse vacille, et voilà que tout le monde court après une fortune presque disparue.

D’abord les riches, dont les placements hasardeux ont quelque peu entamé leurs immenses réserves, ensuite une classe moyenne qui craint pour son confort, et finalement, les pauvres qui ne savent faire que ça.

Le billet de loterie n’a jamais eu autant d’attrait. La culture de la consommation nous pousse à toujours craindre la fonte de nos revenus et la perte de notre sécurité (confort ?), alors nous implorons ce miracle de hasard en vrais dévots.

Il serait si tentant de recevoir un chèque de 16 milliards, mais, en serions-nous vraiment plus heureux, en serions-nous des humains plus aboutis ? 

Que de débats télévisés, radiophoniques et de presse pour nous rassurer et nous convaincre de la nécessité de l’opulence, de l’inéluctable reprise et du retour bien heureux de la croissance ; avec un curieux sentiment de fierté à se savoir le riche potentiel d’un plus pauvre que soi ; étonnante perspective…

Il y a dans les films du réalisateur américain Frank Capra, particulièrement dans le magnifique La vie est belle, l’affirmation de valeurs, telle que : la modestie, l’honnêteté, la solidarité, l’intégrité et surtout le refus d’un certain mercantilisme.

C’est cette facette de l’oeuvre de Capra qui nous intéresse, ce renversement des objectifs de carrière, ce refus d’artiste de s’accrocher à ce qui parait facilement porteur et semble faire la brillance d’un cinéma propageant le cynisme et l’arrogance.

Les films de Capra véhiculeraient-ils une pensée obsolète, empreinte d’une dérisoire humilité ?

En fait, nous allons explorer cela en nous amusant ; en fait, n’est-il pas plus poétique et plus nécessaire de revendiquer une pauvreté par conviction ?

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