Une femme perdue en haute montagne, blessée, ne pouvant plus se déplacer et frappée d’amnésie traumatique discute avec un oiseau, un chocard aux pattes rouges et becs jaunes. Avec l’aide de ce « volatile persiffleur », elle reconstruit ses souvenirs, se découvre amoureuse et fait renaître son désir de vie.
lecture-spectacle
ou revenir au texte avec la sobriété des moyens et la qualité d’un jeu précis sur le verbe. Toutefois, une comédienne, un comédien, un décor, de la lumière et de la musique, un moment pour s’égarer en imagination dans la vie des autres.
extrait
le chocard
Suffirait d’un désenchantement du vent, une inattention, une défaillance… pas de travers, un écart, l’élégance se ponctue d’une vrille.
La vie se fracasse mille mètres plus bas dans les éboulis… une inattention, une turbulence.
La montagne ne remarque pas le temps qui passe.
Une insouciante, une coquette, une dédaigneuse, entre les moraines, les névés, les fissures du granit, sous l’à-pic des vertiges et dans le gel des cascades de glace, l’éternité s’égare.
La montagne s’en fout, elle, elle demeure.
Silence, nuées, nuages qui passent
il regarde la femme
Encore inconsciente, à croire qu’elle ne sait faire que ça, la fille, la fille fracassée. Elle marchait avec un homme habitué aux chemins creux de la mort… elle ne s’en souvient pas.
Lui, un habitué de l’inexistence.
On croit qu’elle guette, l’inexistence, ce n’est pas vrai, elle précède, puis un jour, elle attend, faucheuse indélicate, un brin de paille en bouche, mâchonnant sans impatience, elle attend comme on attend un bus.
Pour l’instant, je reste à côté d’elle, elle se réveillera, elle cherchera des réponses… voilà, elle se réveille.
la femme
Dans les bourrasques, à l’aide d’allumettes, fragiles, on espère la lumière retrouvée d’une lanterne…
le chocard
C’est du délire…
la femme
…se dévoilerait les habits de perdante, les journées couleur de cendre. Toute une obscurité sans que je me souvienne, toute une nuit… et ce matin, la journée s’étire, un rideau d’opaline, une déchirure de plus sur la longue litanie des ténèbres, toutes les nuits du monde… je ne me souviens de rien
un instant inconsciente, le chocard siffle.
le chocard
Vivre sans se souvenir ?
publication
répertoire
ce spectacle est au répertoire – nous contacter
distribution
Yves Robert – texte et mise en lecture
Laurence Iseli et Blaise Froidevaux – lecture
Denis Rabaglia – intervenant en dramaturgie
Arnaud Robert – décor photographique
Cargo15 & Atelier Grand Cargo – production
Théâtre du Concert – partenariat
durée : 55 minutes
photographie © Catherine Meyer
représentations
Théâtre du Concert – Neuchâtel / les 26 et 27 août 2022
Atelier Grand Cargo – La Chaux-de-Fonds / du 10 au 12 juin 2022
biographies
- Laurence IseliProfessionnelle du spectacle formée au Conservatoire d’art dramatique de Lausanne et universitaire, engagée depuis quinze ans comme metteur en scène et comédienne en Suisse romande.
- Blaise FroidevauxNé à la Chaux -de-Fonds en 1961 et vit à Neuchâtel depuis 1998. Il travail comme comédien, scénographe et metteur en scène.
- Yves RobertYves Robert habite La Chaux-de-Fonds en Suisse. Il est l’auteur de vingt pièces de théâtre, ainsi que deux adaptations de romans destinées à la scène.
presse
- le journal du silencejournal Le Ô – Un drame de la montagne dans une pièce poignante – Le Journal du silence d’Yves Robert part en tournée. Explorer la mémoire équivaut parfois à ouvrir… Poursuivre la lecture le journal du silence
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