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archives 2021 – Atelier Grand Cargo

Catégorie : archives 2021

  • le lieutenant de guerre

    le lieutenant de guerre

    4 au 6 novembre 2021 – Théâtre du Concert

    distribution

    écrit et mis en scène par Yves Robert
    interprété par Blaise Froidevaux

  • le lieutenant de guerre

    le lieutenant de guerre

    4 au 6 novembre 2021 – Théâtre du Concert

    distribution

    écrit et mis en scène par Yves Robert
    interprété par Blaise Froidevaux

  • le lieutenant de guerre

    le lieutenant de guerre

    4 au 6 novembre 2021 – Théâtre du concert (3 représentations)

    distribution

    écrit et mis en scène par Yves Robert
    interprété par Blaise Froidevaux

  • la mort de Vladimir

    la mort de Vladimir

    Le Lieu Commun – Tavannes

    samedi 30 octobre 2021 à 20h30

    La Mort de Vladimir évoque en toute simplicité la vie d’un bébé très méconnu et tout à fait célèbre, puisqu’il s’agit de celui qui se trouvait dans la poussette du film « Le Cuirassé Potemkine » d’Eisenstein.

    On le surprend alors qu’il dévale les escaliers d’Odessa sous le feu des soldats, début d’une vie faite tout entière d’aventures et de luttes qui traverse le XXe siècle.

    Sans surprise, à la fin, il meurt ! 

    distribution

    texte et lecture Yves Robert / lecture Samuel Grilli

    la simplicité

    C’est une lecture sans effet de manche. Une valise, quelques photographies et la corne d’un vieux gramophone pour écouter des musiques désuètes servent de point d’appui ou de respiration, toutefois avec les attributs d’un spectacle, soit de la lumière, une sonorisation et une scénographie.

    soutiens et partenaires

  • la mort de Vladimir

    la mort de Vladimir

    Atelier Grand Cargo

    samedi 23 octobre 2021 à 20h30

    mars 2021 – La Mort de Vladimir évoque en toute simplicité la vie d’un bébé très méconnu et tout à fait célèbre, puisqu’il s’agit de celui qui se trouvait dans la poussette du film « Le Cuirassé Potemkine » d’Eisenstein.

    On le surprend alors qu’il dévale les escaliers d’Odessa sous le feu des soldats, début d’une vie faite tout entière d’aventures et de luttes qui traverse le XXe siècle.

    Sans surprise, à la fin, il meurt ! 

    distribution

    texte et lecture Yves Robert / lecture Samuel Grilli

    la simplicité

    C’est une lecture sans effet de manche. Une valise, quelques photographies et la corne d’un vieux gramophone pour écouter des musiques désuètes servent de point d’appui ou de respiration, toutefois avec les attributs d’un spectacle, soit de la lumière, une sonorisation et une scénographie.

    soutiens et partenaires

  • mille nuits ou regarder les grenouilles nager – lecture

    mille nuits ou regarder les grenouilles nager – lecture

    Une histoire, deux versions – Un homme amoureux promet d’attendre mille nuits la réponse de la femme qu’il convoite. Une femme amoureuse promet d’attendre mille nuits la réponse de l’homme qu’elle convoite. Mille nuits à patienter sous un lampadaire la venue de l’être désiré. Ce soir, c’est la millième nuit et l’instant de vérité approche…

    extrait

    Le jour s’éteint, la nuit se lève.
    Raconter la vie est mal aisé.
    Mille fois recommencée, une vie c’est mille fois recommencée.
    Puis, un jour, pas trébuché, culbute, la grande culbute, fini, cœur en croix.
    Ça nous arrive à tous, les yeux écarquillés entre les étoiles, pupilles posées sur le vide, mort, aussi sèche qu’une sauterelle.
    L’âme s’enfonce dans le sable, on ne sent rien.
    Sénatrice ou banquière, on est bien obligé à redevenir modeste.
    On retourne à la terre avec ce qui fut pris à la terre.
    C’est pour tous, la crainte de tous, la vie de tous.
    Je le sais bien, je fais partie de l’équipe.
    Je tiens de ma mère et de mon père le droit de passage, le droit de voir mille horizons, de nager dans les bonheurs, de sombrer avec la tragédie. 
    En fait, le droit de vivre.
    La vie, c’est du bordel, et c’est pas mal.
    Je ne changerais pas, on a qu’une chance, un seul passage vers le Nord-Ouest.
    Toutes les aurores sont nouvelles, des surprises recommencées, jusqu’à la dernière, jusqu’à l’oubli.
    La vie, c’est déraisonnable.
    Je suis là les bras tombés, bras tombés parce qu’amoureuse…

    publications

    . .

    version homme – cahier du Grand Cargo – texte intégral – cahier format A5 – reliure centrale avec deux agrafes – papier blanc 80 à 100 gr. – CHF 5.– pcs. – envoi par poste pour la Suisse – étranger sur demande

    . .

    version femme – cahier du Grand Cargo – texte intégral – cahier format A5 – reliure centrale avec deux agrafes – papier blanc 80 à 100 gr. – CHF 5.– pcs. – envoi par poste pour la Suisse – étranger sur demande

    lecture-spectacle

    revenir au texte avec la sobriété des moyens et la qualité d’un jeu précis sur le verbe. Toutefois, une comédienne, un comédien, un décor, de la lumière et de la musique, un moment pour s’égarer en imagination dans la vie des autres.

    distribution

    texte et mise en lecture  Yves Robert

    lecture Dominique Bourquin

    durée 60 minutes

    Le texte est lu alternativement par Dominique Bourquin ou Yves Robert

    biographies

    • Dominique Bourquin
      Née à Neuchâtel en 1950 – licence en lettres (Université de Neuchâtel) – École du Totales Theater (Yolanda Rodio, Kulturmühle Lützelfluh) – Kazuo Ohno – 42 ans de théâtre professionnel, deux ans de dramaturgie au Théâtre Populaire Romand – 20 ans de direction artistique du théâtre pour le moment.
    • Yves Robert
      habite La Chaux-de-Fonds en Suisse. Il est l’auteur de vingt pièces de théâtre, ainsi que deux adaptations de romans destinées à la scène.

    soutiens et partenaires

  • Niobé, un matin

    Niobé, un matin

    Cortaillod (au bord de l’eau) – 20 juin 2021 à 9h

    distribution

    Yves Robert – texte et mise en lecture 
    Dominique Bourquin – lecture 
    Théâtre du Concert – partenariat

    soutiens et partenaires

  • Niobé, un matin

    Niobé, un matin

    Cortaillod (au bord de l’eau) – 19 juin 2021 à 9h

    distribution

    Yves Robert – texte et mise en lecture 
    Dominique Bourquin – lecture 
    Théâtre du Concert – partenariat

    • Dominique Bourquin
      Née à Neuchâtel en 1950 – licence en lettres (Université de Neuchâtel) – École du Totales Theater (Yolanda Rodio, Kulturmühle Lützelfluh) – Kazuo Ohno – 42 ans de théâtre professionnel, deux ans de dramaturgie au Théâtre Populaire Romand – 20 ans de direction artistique du théâtre pour le moment.

    soutiens et partenaires

  • Maoro Frascotti – exposition 2021

    Maoro Frascotti – exposition 2021

    les toits de Paris  – du 7 mai au 30 juin 2021

    à propos

    Le Cargo présente sur son grand mur et durant l’année 2021 les travaux de trois artistes, soit Grégoire Müller, Maoro Frascotti et Rolf Blaser

    Le principe est d’exposer et de mettre en évidence une œuvre ou une thématique unique

    Maoro Frascotti présente une impressionnante et magnifique aquarelle 

    biographie

    • Maoro Frascotti
      est né à La Chaux-de-Fonds en 1957. Il est le fils de Giovanni, propriétaire d’une entreprise de peinture en bâtiment et d’Albina, couturière. Il apprend le dessin et entre à l’école des Arts Appliquées avec l’aide du peintre/sculpteur Louis Ducommun. Il obtient le certificat fédéral de capacité de graveur sur acier. Il travaille à la réalisation de plusieurs bandes dessinées et expose régulièrement les planches originales. Il voyage dans plusieurs pays et obtient la Bourse d’étude de la conférence des villes suisses pour une résidence au Caire ainsi qu’une bourse de Pro Helvetia et une bourse Visarte pour la Cité des arts à Paris. Ces séjours vont lui permettre de développer un de ses thèmes de prédilections : les toits de Paris.

    description

    les toits de Paris, un polyptyque au format 315 x 274 cm 

  • Grégoire Müller – prix Institut neuchâtelois

    Grégoire Müller – prix Institut neuchâtelois

    Prix de l’Institut neuchâtelois 2021 – du 20 mars au 7 mai 2021

    biographie

    • Grégoire Müller
      Grégoire Müller est né à Morges le 23 février 1947, il termine sa maturité (latin – grec) au Collège de Saint-Maurice et quitte la Suisse pour s’établir à Paris en 1965. Il fréquente l’Académie de la Grande Chaumière, devient assistant de César et critique d’art dès 1966. Il vit les événements de mai 68, rejoint New-York en 1969 et commence son parcours américain.

    GM dans son antre – un film de Saskia Müller

    exposition

    Le Cargo présente sur son grand mur et durant l’année 2021 les travaux de trois artistes, soit Grégoire Müller, Maoro Frascotti et Rolf Blaser

    Le principe est d’exposer et de mettre en évidence une œuvre ou une thématique unique

     Grégoire Müller présente un impressionnant et stupéfiant lutteur Sumo 

    laudatio de Grégoire Müller

    Faire le portrait d’un peintre, c’est une gageure. Un peu comme de risquer celui d’un écrivain à travers l’analyse de ses personnages. Le « Madame Bovary, c’est moi » de Flaubert ne marche pas avec les images créées par Grégoire. Est-il ce poignard peint sur fond noir, ce bonze en feu souriant comme Mona Lisa, ces corps sacrifiés à l’ignominie barbare  du commerce de la guerre ? Est-il tout cela un peu ou ses toiles ne sont-elles là que pour recouvrir autre chose ? 

    Si tout cela nous démontrait plutôt que ce qu’il nous donne à voir n’est qu’un drapé baroque jeté sur les sacrifices carnavalesques de la réalité ?

    – Où est donc Grégoire ?

    La même question a été posée dès la petite enfance à ses parents bien empruntés pour y répondre. Le père, artiste sculpteur, et la mère bohème, trouvent des excuses à leur lâchage, persuadés qu’ils sont que leur tâche et leur mission est ailleurs que dans le rôle de parents.

    – On l’a placé chez ses grands-parents, à Morges. Ils ont une belle et grande maison. « Grégoire sera plus heureux avec eux qu’avec nous ». 

    C’est ainsi qu’on crée des existences flottantes dans le bain amniotique d’une réalité qui lâche, qui ne tient à rien, qui cherche désespérément des repères, une manière d’être contre l’innommable de cette épreuve d’artiste, l’enfance hors du giron de papa et maman. En 2017, pour ses 70 ans, Grégoire revient avec pudeur sur cette enfance dans son récit La maison de Morges

    – Il est où Grégoire ?

    Il est là aussi, beaucoup, dans ses livres : 11 publications à ce jour, dont 7 à teneur largement autobiographique. Grégoire n’en finit pas de se raconter, non pas qu’il se trouve plus intéressant qu’un autre, mais, comment dire, il s’agit pour lui de laisser des traces, les siennes, faites à la main, comme les premiers figuratifs d’Altamira et de Lascaux ; on naît tous dans une caverne et on y finit aussi, ainsi va l’humain. Le nôtre, ce Grégoire Homo sapiens, n’en finit pas de s’interroger, parce qu’il s’est laissé porter par le feu, et qu’il sait qu’un tison, tenu à bout de bras, laisse une empreinte hasardeuse, parfois fugitive, une empreinte qui explore le lien ténu entre la vie de tous les jours et le chant des pistes, le beau chant de l’humanité. Et quand le tison répand de son noir sur la toile, sur la jute, sur la pierre, ce noir peut éclairer et raconter la naissance du charbon, mais avant lui la branche de saule, les chatons dansant dans l’aube frileuse, les feuilles tétant avidement la sève, la sève qui vient des racines, de l’humus des plantes plus anciennes, de leur décomposition…

    – Il est où Grégoire ?

    Il est à Paris, venu y faire son pirate. Un séjour raconté dans le livre « Sous les pavés » paru en 2019. C’est 1968, la castagne et les ateliers de peintres, les petits boulots et les rencontres, les amours jaunes et les crève-cœur sanglants. Il a 19 ans le môme et il est bien décidé à mettre de côté son enfance de petit-fils de bourgeois. Ça tombe bien : le monde mue. La peinture aussi, mais pas assez vite. Il apprend à dessiner, il écrit surtout, sur l’art, sur la mutation espérée, sur le grand désir de réinvention du monde.

    Harald Szeeman l’invite à Zurich pour l’assister à mettre en place une exposition qui fera date : « quand les attitudes prennent forme », une expo qui marque la reconnaissance du processus de création comme partie intégrante de l’œuvre d’art. Quand la main à la pâte s’expose avec le gâteau. Le monde mue. Beuys travaille du chapeau, Richard Serra enroule ses plaques d’acier rouillé…

    – Il est où Grégoire ?

    Il bosse dans l’atelier de Richard Serra justement, il l’aide à fondre des moules en plomb. On est à New-York, la ville de « Ramblings », un autre livre paru en 1996. Il y est arrivé avec sa première femme, deux valises et septante dollars. En sous-titre, son livre est explicite : « Art et survie à Manhattan », son quotidien pendant dix-sept années. L’art partout, il rencontre tout ce qui se manifeste entre la contre-culture des années septante et le post-modernisme des années 80. Les noms de ses proches ? En voici quelques-uns triés sur le volet : Andy Wharol, Bob Rauschenberg, Sol Lewitt, Phil Glass, William Burroughs…

    C’est que Grégoire est devenu incontournable dans son rôle de critique. Il est rédacteur à Arts-Magazine, revue branchée s’il en est. Il signe son premier livre en 1972 The new Avant-garde. Il a une première fille, Francesca, avec sa deuxième épouse coréenne. Le beau monde lui est ouvert. Tout semble rouler pour lui, sauf que la promesse qu’il s’est fait à lui-même, adolescent de quinze ans, il l’a oubliée. Alors, pour retourner à la peinture comme on retourne dans la grotte de sa croyance initiale, Grégoire lâche tout : femme, enfant, situation enviable dans la presse. Je le cite : « Je veux me défaire de ce que j’ai accumulé pendant ces trois ans : appuis, influences et autres relations… Pour repartir, anonyme et en solitaire, sur la voie de la peinture. »

    – Il est où Grégoire ?

    Grégoire peint. Dans un loft fréquenté et squatté par une faune interlope. Il y a son colocataire, Olivier Mosset et sa Harley Davidson, Ornette Coleman qui vient répéter avec son groupe. Il y a les sorties, les soirées givrées, les nuits poudreuses, quelques expos, quelques toiles vendues, la recherche obstinée de la figure comme nouvelle voie possible de la peinture. Un bel article dans le New York Times, la rencontre avec Pascal qui devient la mère de Saskia puis plus tard de Mischa Laura. Une autre expo très remarquée. Tout va bien. Trop bien ? Pour Müller, c’est le moment de mettre les voiles.

    – Il est où Grégoire ?

    A La Chaux-de-Fonds… Il s’y est installé il y a 34 ans. Avec son prénom de premier chrétien allumé, avec sa barbe de maître zen, avec sa femme d’Amérique aux yeux de lampes à huile dans les mines de plomb, avec son équilibre de derviche tourneur, avec son parler de griot du comptoir au café des arts, Grégoire peint, dessine, malaxe, évoque. Et son débit de toiles — qui sont comme des mots de la profération tribale — marque et souligne notre pénombre, d’une noirceur étale, prise souvent dans le registre même du coton ou de la jute, comme si la nuit seule pouvait être éclairante. Mais d’un revers de veston, Müller balaie nos truismes en cimaise et tranche dans le vif comme dans les habitudes, il peint et dessine, parce que c’est comme ça : une évidence. Ça se fait à l’horizontale, à même le sol, pour se soucier toujours de la planète terre et de l’humus, et du tatami sous les pieds. Car le bonhomme est initié aux arts martiaux : 5ème dan de karaté, vers la maîtrise du corps et de l’esprit comme les samouraïs qui ont inspiré cette pratique, avec leur code d’honneur des vertus parmi lesquelles figure le courage : Ce courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous paraît juste et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d’affronter toutes les épreuves.

    Autre vertu des samouraïs : la modestie et l’humilité. Et surtout : la droiture. Faire preuve de droiture, c’est suivre la ligne du devoir et ne jamais s’en écarter. Loyauté, honnêteté et sincérité sont les piliers de cette droiture. Fin de mon emprunt à Wikipédia.

    La ligne du devoir du samouraï, c’est aussi la ligne du peintre, ce qu’il appelle parfois la touche. Je le cite : « En soi, chaque marque est abstraite, tout au plus reflète-t-elle une technique. Mais lorsque le geste le plus minime trouve sa place dans la cohérence d’une composition, il signifie, comme un mot, un accent, une intonation. » Je rajouterai : une langue, une musique, des tons, une harmonie.

    – Il est où Grégoire ?

    Il est là dans son travail de karateka des arts. Dans sa ligne du devoir duquel nulle gloire n’est attendue, même pas un Prix de l’Institut, aussi justifié soit-il.
    Moi, il me gonfle Grégoire quand il parle de ses amis qui ont réussi. Les gagnants ne savent pas ce qu’ils perdent, ai-je envie de lui répondre, mais il le sait déjà, le gars qui peint sur du noir, au sol, dans la tranchée de l’art, à mille mètres d’altitude.

    – Il est où Grégoire ?

    Le vrai Müller, le Grégoire à la tour abolie, peintre en son île noire, a le cul entre deux arts, l’image et l’écrit, parce qu’il écrit le bougre et mille milliards de mille sabords, il le fait tout à fait juste, parce qu’il a le sens de la ligne, du dessin, des idées et pas peur de la gomme. Cet assemblage des mots et des craies lui offre d’étaler ainsi sa conception variable de la représentation mentale : ici le fauteuil de l’art plastique et là le prie-dieu de l’écriture. En jeu : la beauté. Je cite un extrait de son dernier opus, un roman encore manuscrit :

    La beauté, quand on ne fait que la cueillir pour la savourer, a une dimension égoïste, et ce, même si on la partage. Il faut savoir, au contraire, la dénicher où elle se cache, dans l’horreur même ; dans la vérité, aurait peut-être dit Kant !

    – Il est où Grégoire ?

    Il est n’importe où pourvu que la beauté puisse en surgir. Et, pour finir, encore un extrait dialogué de son dernier texte :

    – Fiches-toi de moi autant que tu le veux. Sans cette dimension qui nous relie au Mythe, avec un grand M -et ce, le plus souvent, à travers la folie et la mort, l’Art ne serait qu’un divertissement. Les grands artistes, j’en suis convaincu, incarnent cette dimension mythique. Ou mystique, comme tu veux… comme les saint d’antan !
    Jonathan lève son verre de Gin

    – Ceci est mon sang !

    – Il est où Grégoire ?

    Il est avec nous. Pour toujours. Merci à lui.


    Pascal Rebetez 

  • la mort de Vladimir – lecture spectacle

    la mort de Vladimir – lecture spectacle

    La Mort de Vladimir évoque en toute simplicité la vie d’un bébé très méconnu et tout à fait célèbre, puisqu’il s’agit de celui qui se trouvait dans la poussette du film « Le Cuirassé Potemkine » d’Eisenstein. On le surprend alors qu’il dévale les escaliers d’Odessa sous le feu des soldats, début d’une vie faite tout entière d’aventures et de luttes qui traverse le XXe siècle. Sans surprise, à la fin, il meurt ! 

    extrait

    Le vent tombe et se recroqueville dans un silence léger, ce n’est pas l’été.
    C’est la fin de l’été avec ses orages déjà évaporés.
    C’est le basculement dans l’automne, encore chaud, l’automne d’avant les fraîcheurs.
    C’est l’automne à l’air sec.
    L’atmosphère est enfin balayée des poussières, et le regard porte loin, on a donné des lunettes à Monsieur Turner.
    On distingue maintenant la trame du lin dans les voilures d’un navire à quai.
    Même s’il est encore trop tôt pour aller plus loin, ils se caressent du regard et de la paume, comme on pétrit la terre du modèle.
    L’apaisement est une grande fatigue mélancolique.
    L’on dort éveillé, on est heureusement triste, ou plutôt on est tristement heureux.
    On attend le réveil sans impatience.
    On attend le matin où s’effilochera la douce torpeur.
    C’est une maison de pierres.
    Les chaises et la table sont en bois rugueux, une cafetière vide est posée dans l’âtre froid.
    Le vent s’ébroue et dépose les premiers flocons de l’hiver sur les carreaux de l’entrée.
    La porte est ouverte depuis plusieurs jours déjà.
    Les chemins se croisent et se décroisent.
    L’Europe n’est plus qu’un décor de toile peinte, il est mité, cassé, brûlé.
    C’est une ruine envahie par la foule des figurants. Les chemins se croisent et se décroisent…
    Vladimir et Adrienne arrivent à Venise.
    Au vent d’Orient, le vent des sortilèges.
    Au vent d’Orient, le vent d’opium.

    publications

    répertoire

    cette lecture-spectacle est au répertoire – nous contacter

    la simplicité

    C’est une lecture sans effet de manche. Une valise, quelques photographies et la corne d’un vieux gramophone, pour écouter des musiques désuètes, servent de point d’appui ou de respiration. Toutefois avec les attributs d’un spectacle, soit de la lumière, une sonorisation et une scénographie.

    la lecture

    Une bouteille de vin millésimée traîne entre eux, mais ils ne tardent pas à l’ouvrir pour la déguster, histoire d’aviver la convoitise des spectateurs.

    Les deux lecteurs ne sont pas exagérément joyeux.

    C’est la nostalgie d’une cérémonie funéraire avec le partage des souvenirs, les bons et les mauvais.

    Toutefois les péripéties rocambolesques dérident et le meilleur hommage que l’on se doit de rendre aux morts que l’on a aimés, c’est de relever la tête et de célébrer la vie.

    distribution

    texte et lecture Yves Robert / lecture Samuel Grilli
    durée
    : 60 minutes

    biographie

    • Yves Robert
      habite La Chaux-de-Fonds en Suisse. Il est l’auteur de vingt pièces de théâtre, ainsi que deux adaptations de romans destinées à la scène.
    • Samuel Grilli
      Samuel Grilli apprend le métier de comédien au Conservatoire de Lausanne où il obtient, en 1993, un premier prix d’interprétation au concours de sortie.

    soutiens et partenaires

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