Yves Robert – retour de Gênes

Yves Robert – retour de Gênes

présentation des travaux réalisés par Yves Robert à Gênes durant les mois de mars, avril et mai 2025 – dates de l’exposition : du 30 octobre au 30 novembre 2025

le programme de l’exposition

le bavardage (soirée de discussion)

J’ai découvert à Gênes de nombreuses galeries et ateliers alternatifs où se tenaient régulièrement des présentations expérimentales désignées sous l’appellation anglophone de Talk.

J’ai repris cette pratique sous la forme d’un bavardage en présentant mon travail d’écriture, principalement à propos du roman écrit en Italie – une fiction interrogeant sur les destins croisés et confondus de l’animalité et l’humanité au travers de deux personnages, une femme et un gorille.

lecture – le petit silence de la nuit

En fin de séjour génois, j’ai travaillé à l’écriture d’un monologue racontant la traversée d’une journée ordinaire par une jeune femme, soit son quotidien mille fois répété – cette banalité se termine par un événement particulier.

Les journées, des chemins pavés d’embûches menant à la nuit. Allées de graviers, petits pas accrochés aux entraves quotidiennes. Petits pas de ceux, qui, oubliés dans les villes, servent les rois, les reines, les marâtres et les princes.

Toutes les journées débutent dans la cuisine, cheveux ébouriffés, le corps un peu sale de la chaleur du lit, de la chaleur des urines retenues. Retenues jusqu’aux premières lueurs, jusqu’au sommeil à nouveau brisé, quotidiennement brisé. Tellement brisée, trainant sur les éclats inconfortables de la couche, une femme patiente, n’ose bouger.

Je suis cette femme… Chaque matin.

lecture – Danaé sur le rivage

Ce monologue s’est élaboré à partir de la mélopée répétée par un mendiant sur la rue, curieusement en français, mélodie attrapée par hasard un jour où je revenais des caruges .

Un sou… Un sou pour manger… Un sou, j’ai faim.

Plus tard, j’ai pensé à l’histoire de Danaé, rejetée par son père et livrée aux vagues de la Méditerranée, échouée à Gênes ou dans toute autre ville de l’Europe. Cette ritournelle s’est transformée et inscrite dans le monde moderne et mécanique, un territoire où se dissolvent les êtres humains et les rêves, où les adresses ne sont plus celles du monde antique, mais la dérive d’une froideur individuelle dominée par le désir du confort – que rien ne bouge, que rien ne vive, que rien ne change.

Ohé, les passants… Ohé, les voitures.

J’ai mélangé ces deux impressions et c’est le récit qui fut présenté en lecture par Christiane Margraitner avec une mise en lecture de Blaise Froidevaux.

les photographies

Je ne suis pas un photographe, je ne me promène pas avec un Leica.

Je suis un regardeur qui s’intéresse à la lumière, alors, quand elle me plait, je prends une image avec mon téléphone. Cet appareil dispose d’un programme qui imite le rendu d’un vieux film des années soixante, autorise le réglage d’un diaphragme numérique et la modification de la sensibilité. J’utilise ce moyen depuis neuf ans pour montrer ce que je perçois et considère comme immatériel.

l’univers sonore

Depuis plusieurs années, à l’aide d’un enregistreur numérique, j’enregistre les sons dans les endroits que je traverse. L’exposition fut habitée par les ambiances sonores découvertes à Gênes, du bruit de la circulation aux éclats et chansons émergeant des manifestations politiques.

l’affiche

avec le soutien de