Niobé, un matin

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C’est le récit de la vie d’une femme amoureuse, perdue et éperdue. Elle aime un homme tel qu’il est et le prend dans son intégrité de la beauté à l’obscurité. C’est aussi le trouble de l’orgueil, poison subtil qui fait perdre la raison et provoque la chute, stimule le comportement vers une folie stupéfiante. Convaincue par l’illusion d’être supérieure ou égale aux divinités, Niobé laisse ses quatorze enfants se faire massacrer.

extrait – une marée froide montée de la lune

C’est le matin. Le matin de ma mort. Je vais mourir à midi à l’instant ou l’ombre sera unique, verticale.

C’est le matin où se figent le temps et le corps. L’ombre ne sera qu’Une, immobile, inflexible. Je crains d’être seule. Personne pour me tendre la main. Seule… Je n’aurai pas d’autre peur.

Il sera midi. Il y aura de la lumière, de la chaleur. Ne pas mourir le soir, ne pas se laisser aller comme la fin d’un jour. C’est au matin, au matin de ma mort. À midi, quand l’ombre ne sait plus où se tenir, je passerai.

Avant, je veux me souvenir des chemins, des erreurs. Le temps est compté. À peine une matinée pour retrouver la trace de mes pas sur le sable. Découvrir ce qui fut juste, ce qui fut faux. Mettre dans la balance les parcelles de ma vie, en dresser le cadastre précis. À midi, entrer dans l’ombre… L’ombre exacte, le milieu du jour.

description

texte intégral / Atelier Grand Cargo / cahier format A5 / reliure centrale avec deux agrafes / papier blanc 80gr.


une version « deluxe » sur papier spécial est disponible sur demande : CHF 8.–

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