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vernissage…
du 30 octobre au 16 novembre 2025
mercredi, jeudi et vendredi de 16h à 20h – samedi et dimanche de 16h à 19h
hors horaires : visite sur demande par courriel ou téléphone +41 78 626 76 50

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hors horaires : visite sur demande par courriel ou téléphone +41 78 626 76 50
samedi 13 septembre 2025 à 20h30
autre date : vendredi 12 septembre 2025 à 20h30
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vendredi 12 septembre à 20h30
autre date : samedi 13 septembre 2025 à 20h30
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Par le passé, la situation du Cargo n’a jamais été stable, néanmoins il a toujours été possible de naviguer malgré les écueils.
Mais force est de constater, une nouvelle fois, que des éléments contraires et imprévisibles mettent à mal le travail qui est le mien, fragilisent les équilibres qu’il était nécessaire de rebâtir, encore, et encore.
Je vous propose de remonter le temps afin de comprendre les origines d’un de ces contraires imprévisibles.
« En 2013 à l’initiative de Daniel Rossellat », nous informe le site de Capitale Culturelle Suisse – CCS (1), « inspiré par le succès des capitales européennes de la culture, le président du Paléo Festival et maire de Nyon s’est entouré de personnes ayant collaboré avec lui lorsqu’il était directeur des événements d’Expo.02 pour construire et défendre l’idée d’un programme de Capitales culturelles suisses ».
Puis cette idée est parvenue, semble-t-il, aux oreilles d’un Conseiller d’État, qui l’a relayée à d’autres oreilles et en fin de compte, elle s’est imposée comme une perspective fantastique pour la ville courageuse sur la montagne, cette ville si fière de sa culture alternative et engagée, si généreuse dans sa culture populaire.
La cible idéale à la réalisation de l’édition pilote.
Personne ne s’interrogeait sur l’origine de la proposition, soit l’un des fondateurs d’un des plus grands festivals musicaux de Suisse, et, de fait, représentant d’une culture d’entreprise et commerciale hors du commun – de l’industrie culturelle.
Ignorer cette relation, comme ignorer son passage à la direction des événements d’Expo.02, c’était prendre le risque de ne pas percevoir la culture managériale instillée dans le projet et l’inévitable destination de pouvoir pyramidale qu’obligerait le désir d’une réussite sécurisée et performative.
Le projet a suivi sa route, et il n’est pas nécessaire d’en dresser la cartographie précise (à d’autres le soin d’en faire œuvre, si besoin).
J’en arrive aux années récentes, vers 2023, un peu avant ou après, et leur suite, avec ma perception des paroles et des actes.
La déflexion est l’action de dévier la direction de quelque chose, un objet, un fluide ou un concept, par exemple.
Mais que vient faire la déflexion ici ?
J’ai par intermittence suivi le développement du projet Capitale Culturelle, lors de deux rencontres destinées à nous faire partager l’impatience et la joie d’y participer, ainsi que par des discussions régulières avec l’un ou l’autre des protagonistes.
En leitmotiv ressortait le principe d’un développement participatif, et que nous serions informés et consultés.
Dans ce cadre initial, nous avons pu jouer à un semblant de consultations lors de tables rondes et effectuer des collages de post-it annotés.
Quelques insolents, dont je faisais partie, indiquaient qu’une direction pyramidale n’était pas un concept chaux-de-fonnier, puisqu’il attribuerait un pouvoir sélectif sur les artistes ou les structures, autrement dit, cela exigerait un tri dans la culture locale.
Nous recommandions une coordination, soit un système horizontal répartissant les responsabilités et laissant à l’ensemble des protagonistes la capacité d’agir selon leurs compétences.
Nous mettions en garde sur le fait que la verticalité serait dénigrante, puisqu’elle obligerait les postulants à se soumettre au désidérata d’une expertise culturelle.
Certains d’entre nous, pratiquant le métier depuis plusieurs décennies, et très souvent dans des situations de précarité, seraient contraints à une soumission volontaire par danger économique.
En plus, l’imposition de thématiques nous semblait antinomique avec l’action artistique, parce que, par essence, celle-ci doit rester libre de choisir son chemin.
Pour moi, le participatif s’est arrêté là, et je ne sais pas si d’autres ont eu la grâce, par la suite, de tirer des plans sur la comète (2).
L’année passée, par la presse et les réseaux sociaux, j’ai découvert la mise au concours d’un poste de direction artistique, une annonce qui confirmait le choix d’un système vertical et le risque évident d’une manifestation verrouillée par l’expertise.
Plus récemment est parue une injonction sympathique à découvrir les règles du jeu afin de participer à des thématiques mensuelles, réparties sur douze mois et douze propositions – toutefois, une légère inflexion semblait indiquer, en fin de litanie explicative, que nous ne serions pas obligés de suivre les thèmes proposés.
J’ai perçu cette dernière mansuétude comme l’expression d’une liberté surveillée, car, hors de l’hypocrisie couvrant généralement la répartition inéquitable des moyens dans la culture, je sais que l’appréciation des experts est notoirement favorable si l’on œuvre dans leurs sens ou selon leurs « règles ».
Le participatif, tel que je me l’imaginais, ou tel qu’il était sous-entendu lors des maigres travaux préparatoires, était définitivement mort et enterré dès ce moment.
Il pouvait laisser place à la résurrection souhaitée d’un autre et très différent participatif.
Soit le participatif dans les règles et le cadre fixé par les experts, incitant la main-d’œuvre locale à se débrouiller avec les contraintes et les budgets attribués.
Une inévitable servitude volontaire, où Monsieur Loyal laisse les éléphants et les girafes réaliser un tour de piste sous la lumière, les étincelles et les vivats.
Enivrés par les éclats, ces animaux retournent sagement au paddock, mais comment leur reprocher l’acceptation de cette domestication, quand la survie dépend de la quantité de fourrage attribuée par ce même Monsieur Loyal, lui-même dépendant des dames patronnesses, des partenaires publics ou privés ?
La culture n’est pas un espace libre, c’est une série de faux-semblants, comme le sont les décors de théâtre, et dont il ne faut jamais révéler la face cachée au public.
La déflexion est faite, le participatif de main-d’œuvre est valorisé et se présente sous la forme d’une force de travail local, si possible garnie d’un engouement populaire généreux, force de travail fournie par les artistes et les gens habitants la ville sur la montagne.
Ils pourront devenir cette curiosité indigène qui émeut, par son naturel et sa générosité, les âmes citadines, éduquées et civilisées de la plaine ou du vaste monde.
En tant qu’habitant de cette cité, je ne peux m’empêcher d’avoir l’impression d’être l’un de ces « petits nègres » de Tintin au Congo.
Alignés sagement sur les bancs d’une école en torchis et toit de pailles.
Ils semblent heureux d’apprendre l’orthographe et les mathématiques grâce à un reporter blanc et intelligent – La Ford T est garée sur côté avec dedans, la carabine, la caméra et l’indispensable « boy ».
Dans notre situation, et en transposition, nous devrions être heureux d’apprendre notre métier d’artiste auprès de gens aimables, mais sévères, dont les compétences révèlent d’insoupçonnables qualités, qualités qu’ils pourront exporter ailleurs, sitôt la fête terminée.
Après leur départ et des adieux émouvants, nous balayerons les confettis et viderons les poubelles du banquet.
Qui oserait remettre en cause la réussite d’une telle opération ?
Les différents exécutifs ou législatifs ont attribué les millions nécessaires, les partenaires privés ont engagé leur l’intelligence de sponsors et les médias mordent rarement la main qui les nourrit.
Qu’ils se rassurent tous, à la fin, tout sera propre et les médailles distribuées.
À mes yeux, seule la connaissance des budgets et des stratégies, effectuée en amont des choix, aurait permis la tenue d’une capitale culturelle équitable avec un rapport de force honnête entre les parties et une réalisation typiquement chaux-de-fonnière.
Bref, de l’horizontalité et de la transparence.
Je sais que certains politiciens se sont battus bec et ongles afin d’infléchir le cap, et ont obtenu quelques résultats ténus.
En définitive, je constate leur impuissance tout en saluant leur courage.
Comme dit précédemment, il ne faut jamais révéler l’envers des décors.
C’est découvrir la matérialité des supercheries.
Pour ma part, j’ai regardé cet envers, et je me suis dit que je n’appartiens pas à La Chaux-de-Fonds telle qu’imaginée et élaborée par CCS.
Demeure la question : suis-je le seul ?
La réponse est dangereuse, car, dans l’un des cas, je serai solitaire dans ma cité, cité que j’aime.
Il y a presque dix ans se dessinait le projet du Cargo.
Je ne disposais pas encore d’un lieu, mais, tout en cherchant un point de chute, j’élaborais les lignes de conduite auxquels je devrais tenir.
Le moyen le plus simple de faire comprendre ce qui anime mes décisions artistiques, stratégiques et administratives est de porter à votre connaissance quelques-unes de ces lignes.
Pour commencer, l’action du Cargo ne devait pas perturber les équilibres du biotope culturel local et supplanter les activités préexistantes.
Dans ce sens, le Cargo doit rester un atelier, lieu d’artisanat destiné à plusieurs formes d’art, principalement axé sur le travail d’écriture théâtrale et la mise à disposition d’un espace d’exposition.
L’endroit ne reçoit pas de spectacles existants, car c’est un lieu où ils se construisent. On les essaye, on échoue, on recommence, encore, et encore, tant qu’il le faut jusqu’à trouver le geste – un atelier.
Ici, vous ne verrez pas de triomphes, mais des artisans, pas mal de copeaux sur le sol, des pièces ratées et pas mal de sueur.
J’avais la volonté de garantir la liberté sur le diktat du temps, autrement dit, savoir qu’un travail artistique n’est pas une invention qui émerge sur un claquement de doigts, mais qui s’inscrit sur une durée.
Autrement dit, fabriquer des « objets artistiques d’usages (3) ».
Sur un autre terrain, le Cargo est un lieu ouvert, laissant la place à d’autres artistes dans le cadre de résidences, toujours gratuites, et sans sélection artistique, car le seul juge de paix est le public.
Afin de préciser ce point, je m’inscris en réfutation de la conception bourgeoise et méritocratique, laissant les experts déterminer, souvent avant réalisation, ce qui aura la qualité nécessaire pour accéder à la scène.
Ce processus dit de « prescription (4) » est un des moyens de contrôle sur la création, et est surtout la garantie pour la « bourgeoisie culturelle dominante » de déterminer le bon ou le mauvais art, de fermer ou d’ouvrir la porte, de garder le décor propre.
Il est vrai que c’est le regard de l’autre qui donne une existence, mais seulement en aval, car en amont, il est une censure déguisée.
L’action artistique doit appartenir au monde parce qu’elle est un travail et non le gage d’une supériorité sur les autres.
L’art ne plait pas à tout le monde, ce n’est pas important – C’est la raison de la présence d’une machine à café dans les locaux, disponible à tout un chacun, pour parler foot ou de toutes les misères de la vie.
La culture est une généralité englobant les usages de la société et le tissu relationnel entre les individus, et il ne m’appartient pas ici d’en déterminer le cadre précis.
Au Cargo, je m’efforce à faire de l’art, c’est-à-dire d’accomplir le geste d’artisan qui fabrique une œuvre spécifique ne s’appartenant qu’à elle-même, avant que le public pose son regard et son appréciation.
Le résultat demande force de patience et de recommencement, d’avoir l’orgueil d’atteindre ce qui est par essence inatteignable.
C’est une défaite programmée, mais, comme nous le verrons en dessous, je revendique la défaite comme une nécessité.
Comme l’ensemble les activités humaines, le paysage culturel est un champ de bataille où la vérité se perd dans les travées de la communication, situation similaire à sa consœur sur le terrain des affrontements militaires – la vérité, première victime de la guerre.
En m’installant au Cargo, j’ai estimé que le meilleur moyen de retrouver une « ébauche de vérité », je devrais dire d’intégrité, est de chercher la cohérence des actes et des faits.
Si ce que je donne à voir sur scène raconte le monde, alors il m’est indispensable, hors de scène, d’affronter le monde tel qu’il m’apparaît, d’agir en fonction et de ne pas céder aux facilités diplomatiques donnant accès aux moyens de production.
Les propos de ma part d’auteur ne doivent pas être trahis par mes nécessités de producteur.
Dans ce sens, il serait profitable de déposer un projet consensuel en répondant aux règles du jeu fixées par CCS, de rester dans un silence poli et de laisser l’eau couler sous les ponts, mais ça serait contrevenir à la cohérence que je recherche.
Affirmer cette inflexibilité, c’est construire la défaite, car on ne lutte pas impunément contre la détermination des rouleaux compresseurs, que cette détermination soit volontaire ou non.
Le rouleau compresseur compresse, c’est dans sa nature.
Un événement de l’importance de CCS aplanira le terrain et mangera la quasi-totalité des ressources, marginalisera les « ZAD » et bénéficiera d’une aura médiatique hégémonique.
On l’a compris, mais je le dis avec la simplicité des mots, en tant qu’acteur artistique local, je ne participerai pas à la Capitale Culturelle (peut-être me verra-t-on à l’un ou l’autre des spectacles, spectateur attentif et respectueux du travail des copains).
C’est dans ce refus que s’inscrit la défaite, parce que je la choisis.
Ces dernières années, des amis bien intentionnés, et à qui je conserve toute mon amitié, n’ont eu de cesse de me rappeler qu’on ne mord pas la main qui nourrit, qu’il faut savoir faire le dos rond et saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent.
Je pense de plus en plus qu’il s’agit d’une erreur d’appréciation et que la défaite est préférable.
La défaite est cet instant magique et désespéré où l’on refuse de reculer, de faire consensus et de se plier aux conditions du dominant.
On sait la défaite inéluctable, car le rapport de force est défavorable, mais on crée un miracle, sous la forme de l’apparition d’une ligne rouge tracée sur le sable du temps, que peu remarque et qui n’est, pour certains, qu’une simple gêne.
La seule existence de cette ligne fragile remet en question le dominant, soit il écrase, soit il s’arrête.
Sa responsabilité est révélée, pour peu qu’on veuille la donner à voir.
Le perdant reste un perdant, il se débrouille avec les ennuis et les désillusions.
Ce qu’il a gagné par sa défaite n’appartient qu’à lui et reste sans valeur pour les autres, même si, parfois, un quidam attentif remarque que la démarche du perdant semble plus légère.
Durant les temps à venir, et surtout durant cette année 2027, le Cargo essayera de maintenir ses activités usuelles en conservant son mode de production, proposant des « objets artistiques d’usages » et garantissant son travail d’artisan (5).
D’un autre côté, et dans un futur proche, je suis curieux de voir les effets, ou l’absence d’effets, sur notre travail suite à la défaite annoncée et assumée.
Cet automne, le Cargo revient grâce à une exposition de photographies de Gênes avec la présentation de deux ou trois monologues réalisés en résidence d’écriture.
En effet, la Ville de La Chaux-de-Fonds m’a offert durant les mois de mars, avril et mai 2025 la possibilité de travailler dans ce port italien.
Je suis sensible à l’importance de ce soutien et je les en remercie.
Après, je ne sais pas la couleur des avenirs possibles, mais on verra s’il se dessine une ligne d’horizon au-delà du brouillard.
En rédigeant cet éditorial, me tourne en tête la ritournelle joyeuse chantée dans un film d’Alfred Hitchcock par Doris Day : Que sera, sera.
Accompagnée par une mandoline, cette chanson entrainante parle de la différence entre nos rêves et le réel advenu de nos vies, mais ce qu’il faut retenir, c’est que cette lucidité n’est aucunement triste et la mélodie demeure enlevée.
Le film est The Man Who Knew Too Much…
Yves Robert, La Chaux-de-Fonds, le 6 juillet 2025
1 LCDF27 est la structure locale gérant le projet de capitale culturelle.
2 Je précise, afin de ne pas l’oublier, que j’ai partagé un repas en 2024 au Cargo avec la directrice artistique et le directeur administratif – à ce jour, en partie à cause de ma mémoire défaillante, je ne saurais dire ce qu’il en reste, à part une impression de brouillard et d’une absence d’horizon (Il me fut toutefois confirmé qu’aucune aide structurelle n’était prévue dans la phase de développement, autrement dit, le Cargo devrait assumer seul les charges liées à l’élaboration d’un projet – pour une structure aussi fragile que la mienne, j’avais indiqué que c’était vraisemblablement éliminatoire).
3 Par opposition à un « objet artistique de consommation » dont CCS est un exemple, soit une utilisation éphémère et spectaculaire nécessitant de grands moyens de mise en œuvre sur une durée courte : une culture à usage unique – par métaphore, un mouchoir en papier moderne, soyeux et pratique versus le mouchoir tissu, rêche, mais réutilisable et ayant traversé le temps.
4 La prescription dans le sens culturel est apparue, entre autres, en Angleterre durant les années Margaret Thatcher. Les prescripteurs avaient pour mission de changer la destination des fonds culturels, jugés comme trop souvent attribués à des créateurs « politiques », en les dirigeant vers un nouvel usage : le divertissement.
5 Alors que je terminais la rédaction de cet édito, armé d’un certain optimisme, le service cantonal de la culture a mis en ligne les critères d’évaluations pour les demandes de subventions. À l’évidence, le travail artisanal et artistique mené à Cargo ne rentre pas dans les visions « prescriptives » issues ou confirmées par la toute nouvelle loi sur l’encouragement culturel. Peut-être qu’un jour, il faudra s’intéresser sérieusement aux conséquences durables de ce texte de loi et se demander pourquoi, à certaines occasions, nos députés font si peu république (mais, c’est une autre histoire).
du 18 juin au 5 juillet 2025
mercredi, jeudi et vendredi de 16h à 20h – samedi et dimanche de 16h à 19h
hors horaires : visite sur demande par courriel ou téléphone +41 78 626 76 50
mercredi, jeudi et vendredi de 16h à 20h – samedi et dimanche de 16h à 19h
hors horaires : visite sur demande par courriel ou téléphone +41 78 626 76 50
En ces temps où se dévoile la banalité des monstres, le Cargo expose des œuvres fantastiques, reflets de nos beautés et de nos laideurs.
Au commencement de nos vies, ces créatures étaient tapies dans l’ombre de nos cauchemars enfantins, de nos sommeils chahutés. Ils étaient des effrois que la tendresse pouvait apaiser ou que nos imaginaires enfermaient à l’intérieur des livres d’enfants, pour la journée, avec la précaution d’un geôlier.
Puis nous avons grandi.
Les monstres… En observant le monde, Hannah Arendt consignait leur multitude et leur banalité dissimulées derrière l’épouvantail emblématique d’un dictateur. Elle indiquait que chacun, s’il n’y faisait pas attention, basculerait de l’autre côté du miroir.
Ailleurs, ils ressortaient sous la forme de films et réclamaient le droit de se joindre à nous.
Elephant man de David Lynch revendiquait la considération humaine pour un être défiguré par la maladie et les malformations.
Riddley Scott avec Alien, démontrait que, dans le vide intersidéral, on ne vous entend pas crier, que l’horreur se trouve privée de son expression – le monstre est pour soi et en soi uniquement, fœtus qui ne demande qu’à croître.
D’autres œuvres, moins connues, tel Henry, portrait d’un serial killer de John McNaughton les matérialisaient avec « une presque absence » de jugement moral, obligeant le spectateur à déterminer, seul, sa position face aux dérives criminelles.
Plus récemment, La zone d’intérêt de Jonathan Glazer observe au microscope la tranquillité fallacieuse de Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, et de sa famille logeant dans l’antre du carnage. Le massacre, discret et omniprésent par le son et les fumées, enrobe la joliesse du jardin et l’éclosion des roses. Au centre de cet univers improbable, une piscine, une douche et le rire des enfants s’amusant – un décor endormi sous la verticale heureuse du ciel bleu – les habits, les peaux et les sourires sont épanouis, mais que dire des âmes ?
Pour ne pas céder totalement à l’obscurité, scrutons un registre inverse. Il faut se souvenir de La belle et la bête de Cocteau, remettant en cause l’apparence monstrueuse et appelant à regarder ce qui se blotti sous la surface, sous la première impression, sous les préjugés.
De ce maelström autour de la présence des monstres, masqués ou révélés, je retiens une réplique puissante de la série dystopique Station Eleven.
Un récit où des survivants, une compagnie de théâtre itinérante, traversent les paysages du désastre et s’évertuent à interpréter les pièces de Shakespeare devant le maigre public des rescapés – une réplique fulgurante et ambiguë.
« aux yeux des monstres, nous sommes les monstres ».
En terre occidentale, nous sommes sûrs que le monstre est l’autre parce que nous avons apaisé nos pulsions à l’aide du droit et de nos mœurs civilisées, mais, malgré ces intentions vertueuses, les chemins de nos inhumanités se multiplient sur la cartographie de nos vies, et parfois, nous refermons l’un ou l’autre de nos atlas afin de ne pas voir la conséquence de routes choisies.
La mer Méditerranée rutile, turquoise, sous le soleil de juin et ne dévoile pas au premier abord le cimetière qui sommeille dans les profondeurs.
Qui veux céder son confort pour empêcher les noyades clandestines ?
« Aux yeux des… »
La perversion se nourrit de nos indifférences et de nos silences.
Alors, l’artiste, parfois, trouble l’eau des rivières et nous oblige à percevoir ce qui se dissimule sous la surface, voire dans la fange. Cet acte permet de saisir les contours, la précision, la beauté cachée de l’indicible, et d’en restituer la matière avec la sureté d’un geste mille fois répété.
Ces voyageurs imprudents foulent le territoire dangereux de la lucidité, et, souvent, ceux qui s’y risquent y laissent une partie de leur âme.
Mais tout n’est pas sombre, au contraire.
En admirant L’Enfer de Hieronymus Bosch, nous découvrons que le burlesque supplante la terreur.
À propos du travail exposé, je ne connais pas les motivations de Pierre Estoppey, et encore moins la force qui le contraint à dépenser temps et énergie pour faire exister ses œuvres fantastiques. De manière générale, je ne sais pas ce qui oblige un artiste à soumettre à nos regards de spectateurs, sa singularité, cette variation se démarquant de nos importants bavardages du quotidien, ce geste fou donnant à voir l’incompréhensible.
Peut-être est-ce une contrainte héritée de l’enfance… Forcer les créatures à se terrer dans le format des cadres ou à l’intérieur des livres d’images.
Un miracle renouvelé nous permettant d’être le geôlier de nos peurs.
Yves Robert – La Chaux-de-Fonds, le 16 juin 2025
biographie
Né en 1975 à La Chaux-de-Fonds.
Après des études de lettres il se tourne vers l’illustration. En plus des techniques traditionnelles, il développe à partir de 2020 un procédé original basé sur le photomontage.
C’est une sélection de ces travaux, d’inspiration fantastique, qu’il présente à l’Atelier Grand Cargo.
travaux (sélection)
Affiches pour La Plage des Six-Pompes, 2000-2001
Collaboration avec la troupe de théâtre de rue Les Batteurs de Pavés, 2001-2021
Collaboration avec la troupe de théâtre Tumulte, 2005-2014
Collaboration au Journal du Haut, 2006-2011
Participation à l’artbook Dragons, Spootnik Studio, 2007
Collaboration au magazine Khimaira (littérature fantastique), 2007-2008
Coups de griffe, récits de Bernadette Richard, aux éditions Presses du Belvédère, 2008
Mode d’emploi ludique pour la montre Sea-Touch de Tissot, 2008
Affiche pour la Fête du Cinéma, 2008
Ni anges ni bêtes, récits de Bernadette Richard, éditions L’Âge d’Homme, 2010
Au Jardin de Line, nouvelles de Alice Heinzelmann, éditions L’Âge d’Homme, 2014
Collaboration au magazine Montres Passion, 2016-2017
Pochette pour le groupe de rock Wrong Karma, 2018
La chasse aux nuages, poèmes pour enfants de Bernard Waeber, éditions des sables, 2018
En ces temps où se dévoile la banalité des monstres, le Cargo expose des œuvres fantastiques, reflets de nos beautés et de nos laideurs.
Au commencement de nos vies, ces créatures étaient tapies dans l’ombre de nos cauchemars enfantins, de nos sommeils chahutés. Ils étaient des effrois que la tendresse pouvait apaiser ou que nos imaginaires enfermaient à l’intérieur des livres d’enfants, pour la journée, avec la précaution d’un geôlier.
Puis nous avons grandi.
Les monstres… En observant le monde, Hannah Arendt consignait leur multitude et leur banalité dissimulées derrière l’épouvantail emblématique d’un dictateur. Elle indiquait que chacun, s’il n’y faisait pas attention, basculerait de l’autre côté du miroir.
Ailleurs, ils ressortaient sous la forme de films et réclamaient le droit de se joindre à nous.
Elephant man de David Lynch revendiquait la considération humaine pour un être défiguré par la maladie et les malformations.
Riddley Scott avec Alien, démontrait que, dans le vide intersidéral, on ne vous entend pas crier, que l’horreur se trouve privée de son expression – le monstre est pour soi et en soi uniquement, fœtus qui ne demande qu’à croître.
D’autres œuvres, moins connues, tel Henry, portrait d’un serial killer de John McNaughton les matérialisaient avec « une presque absence » de jugement moral, obligeant le spectateur à déterminer, seul, sa position face aux dérives criminelles.
Plus récemment, La zone d’intérêt de Jonathan Glazer observe au microscope la tranquillité fallacieuse de Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, et de sa famille logeant dans l’antre du carnage. Le massacre, discret et omniprésent par le son et les fumées, enrobe la joliesse du jardin et l’éclosion des roses. Au centre de cet univers improbable, une piscine, une douche et le rire des enfants s’amusant – un décor endormi sous la verticale heureuse du ciel bleu – les habits, les peaux et les sourires sont épanouis, mais que dire des âmes ?
Pour ne pas céder totalement à l’obscurité, scrutons un registre inverse. Il faut se souvenir de La belle et la bête de Cocteau, remettant en cause l’apparence monstrueuse et appelant à regarder ce qui se blotti sous la surface, sous la première impression, sous les préjugés.
De ce maelström autour de la présence des monstres, masqués ou révélés, je retiens une réplique puissante de la série dystopique Station Eleven.
Un récit où des survivants, une compagnie de théâtre itinérante, traversent les paysages du désastre et s’évertuent à interpréter les pièces de Shakespeare devant le maigre public des rescapés – une réplique fulgurante et ambiguë.
« aux yeux des monstres, nous sommes les monstres ».
En terre occidentale, nous sommes sûrs que le monstre est l’autre parce que nous avons apaisé nos pulsions à l’aide du droit et de nos mœurs civilisées, mais, malgré ces intentions vertueuses, les chemins de nos inhumanités se multiplient sur la cartographie de nos vies, et parfois, nous refermons l’un ou l’autre de nos atlas afin de ne pas voir la conséquence de routes choisies.
La mer Méditerranée rutile, turquoise, sous le soleil de juin et ne dévoile pas au premier abord le cimetière qui sommeille dans les profondeurs.
Qui veux céder son confort pour empêcher les noyades clandestines ?
« Aux yeux des… »
La perversion se nourrit de nos indifférences et de nos silences.
Alors, l’artiste, parfois, trouble l’eau des rivières et nous oblige à percevoir ce qui se dissimule sous la surface, voire dans la fange. Cet acte permet de saisir les contours, la précision, la beauté cachée de l’indicible, et d’en restituer la matière avec la sureté d’un geste mille fois répété.
Ces voyageurs imprudents foulent le territoire dangereux de la lucidité, et, souvent, ceux qui s’y risquent y laissent une partie de leur âme.
Mais tout n’est pas sombre, au contraire.
En admirant L’Enfer de Hieronymus Bosch, nous découvrons que le burlesque supplante la terreur.
À propos du travail exposé, je ne connais pas les motivations de Pierre Estoppey, et encore moins la force qui le contraint à dépenser temps et énergie pour faire exister ses œuvres fantastiques.
De manière générale, je ne sais pas ce qui oblige un artiste à soumettre à nos regards de spectateurs, sa singularité, cette variation se démarquant de nos importants bavardages du quotidien, ce geste fou donnant à voir l’incompréhensible.
Peut-être est-ce une contrainte héritée de l’enfance… Forcer les créatures à se terrer dans le format des cadres ou à l’intérieur des livres d’images.
Un miracle renouvelé nous permettant d’être le geôlier de nos peurs.
Yves Robert
L’écriture est un voyage sédentaire et solitaire dont on rapporte des impressions et l’espoir d’une explication du monde.
L’écrit se partage, c’est le moment où le travail cherche son sens, parce que le sens de cet acte existe principalement par le ressenti des lecteurs ou des spectateurs. L’écriture sans la transmission de l’écrit est un miroir sans reflet.
Comment savoir quel humain nous sommes, si nous refusons le regard de l’autre ?
Au mois de juin, je proposerai aux spectateurs quelques soirées de lecture des écrits de Gênes, quel que soit l’état du travail.
Cela fait partie de la nécessaire prise de risque afin de se connaître
L’écriture est un voyage sédentaire et solitaire dont on rapporte des impressions et l’espoir d’une explication du monde.
L’écrit se partage, c’est le moment où le travail cherche son sens, parce que le sens de cet acte existe principalement par le ressenti des lecteurs ou des spectateurs. L’écriture sans la transmission de l’écrit est un miroir sans reflet.
Comment savoir quel humain nous sommes, si nous refusons le regard de l’autre ?
Au mois de juin, je proposerai aux spectateurs quelques soirées de lecture des écrits de Gênes, quel que soit l’état du travail.
Cela fait partie de la nécessaire prise de risque afin de se connaître
L’écriture est un voyage sédentaire et solitaire dont on rapporte des impressions et l’espoir d’une explication du monde.
Mais le monde n’est-il pas inexplicable ?
L’écrit se partage, c’est le moment où le travail cherche son sens, parce que le sens de cet acte existe principalement par le ressenti des lecteurs ou des spectateurs.
L’écriture sans la transmission de l’écrit est un miroir sans reflet.
Comment savoir quel humain nous sommes, si nous refusons le regard de l’autre ?
Au mois de juin, je proposerai aux spectateurs quelques soirées de lecture des écrits de Gênes, quel que soit l’état du travail.
Cela fait partie de la nécessaire prise de risque afin de se connaître
Un gorille regarde de quelle manière tombent les étoiles filantes, se gratte le nez et pense que la vie est une chose bien ordonnée.
Plus loin, une soigneuse l’observe. Elle préfère la compagnie de ce primate à celle des autres primates : les hommes.
Un météore bouscule leur destin et provoque la rencontre de ces deux êtres.
Gisèle n’est pas une belle femme, elle n’est pas laide non plus. Elle est ce qu’on appelle « un entre-deux ».
Elle avait ardemment souhaité une place de soigneuse au parc animalier de sa ville et, contre toute attente, elle avait réussi à convaincre le directeur des ressources humaines.
Sans céder à ses avances, précisait-elle avec un sourire malicieux.
Cette résistance l’avait cantonnée au simple rôle de nettoyeuse de la maison des primates. Un bâtiment oblong avec une étrange vitrine à son entrée dans laquelle trônait un petit singe empaillé, costume de fanfare rouge et boutons dorés. Selon la légende, sur une étiquette rédigée à la main, il était affirmé que la bête était morte de la grippe espagnole.
Dans la mythologie, Zeus se glisse dans la couche de Danaé sous la forme d’une pluie d’or et la féconde d’un garçon, Persée.
Le père de Danaé, Acrisios, renvoie sa fille et son petit-fils dans un coffre qu’il abandonne à la dérive sur la mer.
Dans ce monologue, Danaé, depuis le rivage imaginaire d’une ville, un trottoir situé devant une route à grande circulation.
Elle interpelle les passants avec gouaille et cruauté.
Pleurniche afin d’obtenir une pièce, mais ne peut s’empêcher de révéler, avec lucidité, l’âme de chaque badaud, s’arrêtant ou s’enfuyant.
Élodie, agente d’information dans un centre commercial, détaille le quotidien d’une journée ordinaire vécue par une jeune femme, depuis le réveil, la douche, et tous les gestes de la banalité jusqu’au soir en attendant le petit silence de la nuit.
Pourtant, cette journée est particulière.
Élodie l’affronte en se répétant qu’elle n’a pas peur.
Lors du procès pour viol, à la fin du réquisitoire du procureur, l’accusé se tient devant une grande fenêtre et regarde la ville à ses pieds.
La stratégie mise au point avec son avocat se déroule à merveille.
Ils sont optimistes pour le verdict.
Soudain, un perroquet, désorienté, percute la vitre et tombe au sol, mort.
L’accusé est troublé et il décide de ne pas laisser la plaidoirie à son avocat.
Il la présentera lui-même, avec ses mots.
Il n’aime pas les perroquets.
Lorsque la lumière le permettait, j’ai réalisé quelques photographies à l’aide de mon téléphone portable, en noir et blanc, pour illustrer ma résidence.
Ces images sont parfois agrémentées avec des enregistrements sonores réalisés sur le moment
à découvrir sur le GrandGazomètre
Curieux défi que de traduire une pièce en italien alors que je ne parle pas cette langue.
C’est avant tout la recherche d’une musique que je ne connais pas, et qui étonnamment m’a obligé de repenser la musicalité francophone du texte de départ.
Je suis incapable de savoir ce que vaut cette traduction laborieuse, mais je sais qu’elle a changé mon écriture.
Et j’aime entendre la musique du titre en italien…
mille notti o guardare le range nuotare
L’écriture est un voyage sédentaire et solitaire dont on rapporte des impressions, l’espoir d’une explication du monde.
L’écrit se partage, c’est le moment où le travail cherche son sens, parce que le sens de cet acte existe principalement par le ressenti des lecteurs ou des spectateurs. L’écriture sans la transmission de l’écrit est un miroir sans reflet.
Comment savoir quel humain nous sommes, si nous refusons le regard de l’autre ?
Au mois d’octobre, je proposerai aux spectateurs quelques soirées de lecture des écrits de Gênes, quel que soit l’état du travail.
Cela fait partie de la nécessaire prise de risque afin de se connaître.
Juste après l’ouverture des portes, un visiteur s’était accoté à la baie vitrée donnant sur la maison des gorilles, sans se préoccuper le moins du monde des locataires. L’endroit sembla confortable à l’intrus pour entreprendre la lecture d’un essai, La condition de l’homme moderne par la philosophe Hannah Arendt.
Intrigué, Édouard s’approcha. Il s’installa de l’autre côté du vitrage adoptant, une parfaite symétrie de position, apparaissant comme le reflet démesuré du lecteur. Par intermittence, la bête jetait des coups d’œil par-dessus son épaule velue et restait fascinée par le mouvement et l’élégance des pages tournées, puis par la surprise renouvelée, à chaque changement, d’un dessin différent formé par l’agencement de l’écriture. Sous son regard et sans en comprendre la cause, la ponctuation, les voyelles et les consonnes commencèrent à s’ordonner dans les flots d’une rivière de phrases. Édouard déchiffra graduellement les propos de la philosophe comme un explorateur découvre, grâce à l’intuition, son chemin au travers d’une carte imparfaite.
À midi, il savait lire.
À partir de textes contemporains, pour des petites jauges, de nuit, sur un coin de trottoir, sous un lampadaire, un texte/un comédien, l’envie de jouer n’importe quand, n’importe où, sans convocation du public, sans autorisation, sans avoir sécurisé la zone. Jouer dans les interstices des événements, culturels ou non.
Les clochards disent ce qu’ils veulent, ils n’ont plus rien à perdre…
Manu Moser et Laurent Lecoultre travaillent, entre autres, sur l’adaptation pour la rue du seul en scène – Mille nuits ou regarder les grenouilles nager – d’Yves Robert.
Mille nuits, ou regarder les grenouilles nager d’Yves Robert raconte l’histoire d’un homme qui attend depuis 999 nuits son amour dans la rue et qui parle de la ville, de la vie… une révélation ! Yves Robert est un auteur de théâtre suisse, il a eu plusieurs vies : techniscéniste (c’est comme ça qu’on appelle les régisseurs en Suisse), créateur lumière, metteur en scène… Il dirige un lieu, Le Grand Cargo à la Chaux-de-Fonds, dédié à l’écriture, au jeu et aux arts plastiques. Caché dans un quartier un peu abandonné, il se bat sans un sou pour aller rencontrer « d’autres publics » … Chacun de ses mots semble simple, accessible, mais à plusieurs, ils deviennent d’une poésie folle.
Manu Moser
Deux survivants d’Hiroshima, les Hibakushas, s’entretiennent avec Robert Oppenheimer, considéré comme le père de la bombe atomique. Un scientifique de génie, idéaliste et psychologiquement fragile. Passionné de culture, grand connaisseur de la poésie, il lit la Baghavad Gita dans le texte et s’exprime dans un français parfait, Oppenheimer s’est interrogé – trop tard – sur sa monstrueuse création. Par-delà la mort, il discute et argumente avec les victimes de la bombe A.
A l’heure où ce personnage fascinant revient sur le devant de la scène, à travers des livres et bientôt un biopic que lui consacre le cinéaste Christopher Nolan, sortie sur les écrans cet été… cette rencontre improbable donne lieu à des points de vue qui s’affrontent : une Hibakusha révoltée, un ancien médecin Hibakusha qui cherche la paix et le physicien américain, particulièrement maltraité durant le Maccarthysme pour s’être opposé à la bombe H. Une réflexion sur les armes de destruction massive et la politique, sur l’éthique, la mémoire, sur des points de vue irréconciliables.
La pièce a été écrite pour les 50 ans d’Hiroshima en 1995. C’est la 1ère fois qu’elle est présentée en lecture-spectacle.
détail
d’après une courte histoire d’Yves Robert
Drôle d’image que celle de ce pingouin entre les pattes d’une girafe, quelque part au Serengeti, non loin de ce qui fut les Grands Lacs d’Afrique et très au sud, quelques centaines de kilomètres, de la faille du Riff – la tombe de mère Lucie.
L’eau vient lécher négligemment les sabots de l’ongulé et le volatile s’amuse à se passer le bec entre les plumes, juste sous l’aile.
Les deux semblent indifférents au désastre qui se conclut sur la terre des derniers hommes.
La tragédie avait commencé avec le souffle du nouveau millénaire. Les peuples impatients de leur pouvoir avaient conquis le vivant jusqu’au sommet des nuages.
Les jets griffaient l’horizon et entraînaient des guerres ahurissantes où le couteau se brisait sur le missile.
La foi s’affrontait en de multiples visages, prenant parfois l’allure triste d’une machine, parfois les yeux fous des certitudes.
Et de partout montait une fumée sombre qui s’installa comme un couvercle.
Les pôles disparurent et les pingouins, flottants au gré des vagues, parvinrent vers un rivage habité par de grands animaux au cou si long qu’ils leur semblèrent d’abord, être des arbres.
Finalement, il ne resta qu’une girafe et un vieux pingouin.
Intrigués, amusés, ils regardent l’eau qui monte lentement.
Ils restent ensemble, non qu’ils puissent s’accoupler, mais à cause du réconfort apporté par la présence de chacun.
Ils sont les derniers témoins de la gloire passée des hommes.
Un pingouin entre les pattes d’une girafe…
Yves Robert
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Après avoir vécu pendant plus de 30 ans dans la ville de La Chaux-de-Fonds, dans le Jura suisse, nous avons déménagé à Baulmes, un petit village situé au pied de la même chaîne de montagnes.
On peut me trouver en train de jouer des os rythmiques et des planches à laver avec Organic Jug ainsi qu’avec d’autres amis musiciens qui faisaient auparavant partie du groupe Swamp Train ainsi que de Floyd Beaumont & the Arkadelphians.
Je dessine, j’esquisse, je peins et je sculpte parfois, et ce, depuis plus de 50 ans. Cela dit, je m’intéresse davantage au processus – ce qui se passe lorsque l’on travaille avec un matériau donné – qu’au résultat. Cela a compliqué la tâche des galeries avec lesquelles je travaille ; la plupart d’entre elles voulaient des œuvres similaires à plusieurs reprises…
Les déclarations d’artistes ne sont qu’une autre façon d’être mis dans une boîte et d’être copié et collé chaque fois que quelqu’un a besoin de remplir un espace vide quelque part. Heureusement, cela n’arrive plus beaucoup aujourd’hui.
Mais que serait un artiste sans déclaration ?
Les mots sont des mots, l’art était visuel, mais il est maintenant aussi des mots. J’aime les mots.
Steve Litsios
Le samovar : René, t’as jamais parlé le turc ?
René Gori : Non… Un samovar qui parle turc, c’est très rare.
Le samovar : T’as pas négocié le prix.
René Gori : Le marchand a offert des pistaches.
Le samovar : Et ?
René Gori : J’ai dit que j’étais un solitaire. Il a affirmé que tu ferais compagnie.
Le samovar : Je suis donc, un samovar de compagnie.
René Gori : Tu m’agaces… C’est qu’il parle. À peine sorti de la boutique, voilà qu’il s’installe dans ma tête. Il intervient à propos de tout et de rien. Il s’immisce dans mes histoires.
Le samovar : Tes histoires, c’est du papier qui s’accumule. Quelle perdition… On va structurer tout ça.
René Gori : Quand il m’agace, je m’enfuis sur l’île de Texel, dans la Frise. Là-bas, je papote avec les scarabées extensibles. Curieux de prendre des nouvelles du passé et du futur.
Le samovar : Oui, mais le turc ?
René Gori : Je possédais la peinture d’une odalisque qui baragouinait l’ottoman.
Le samovar : Elle est au grenier, de la poussière sur le cadre.
René Gori : Une grande odalisque.
Le samovar : Tu en avais des petites… Collectionner les odalisques a été son violon d’Ingres durant plusieurs années… Mais comme tu ne finis jamais ce que tu entreprends.
René Gori : C’est le rythme des saisons, l’été abandonne ses chaleurs, l’automne laisse tomber ses feuilles, etc.
Le samovar : Un peu de constance ferait du bien.
René Gori : De la discipline ?
Le samovar : Passer l’aspirateur.
René Gori : Ah ?
Le samovar : Les tapis se plaignent. Le soir, quand tu n’es pas là, c’est une conversation interminable.
René Gori : Ah ?
texte intégral / Atelier Grand Cargo / cahier format A5 / reliure centrale avec deux agrafes / papier blanc 80 à 100 gr. / CHF 5.– pcs.
une version « deluxe » sur papier spécial est disponible sur demande : CHF 8.–
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les 19 et 20 septembre 2024 – Temple-Allemand – La Chaux-de-Fonds
LA GOUTTE, composé de sept textes de l’auteur italien Ascanio Celestini, interroge notre capacité à agir lorsque nous nous trouvons devant une situation qui, à terme, ne peut que se détériorer. Débarrassé de tout vernis de respectabilité, chaque récit se fond dans un rire libérateur. Il reste cependant quelque chose d’irrésolu ; un grain de poussière dans l’œil, un caillou dans la chaussure.
texte Ascanio Celestini
traduction Christophe Mileschi
scénographie, mise en scène et jeu Blaise Froidevaux
chorégraphie et danse Akané Nussbaum
jeu Olivier Nicola
chorégraphie Lia Beuchat
composition musicale Thomas Steiger
création lumière Matthias Mermod
production in Piazza production
collaboration Théâtre de la Maison du Concert
si vous êtes riches, remplissez-le
si vous êtes pauvres, prélevez ce qu’il vous faut
mais, veillez à ne pas rendre les artistes plus démunis que vous
Lors de notre cale sèche (voir édito précédent), depuis janvier jusqu’à fin juin 2024, dix projets en phase de développement ont été hébergés au Grand Cargo.
Nous avons accueilli dans nos murs 46 artistes, intervenants et techniciens œuvrant à des travaux permettant d’envisager la transmission d’un objet artistique – écrit, spectacle ou installation, etc.
Certaines productions ont été présentées, d’autres appartiennent à l’avenir ou ont rejoint le grenier des rêves oubliés.
La Ville de La Chaux-de-Fonds nous fait confiance et demeure un soutien appréciable, reste cet ancrage qui nous permet de résister aux vents contraires.
Sur le front des tempêtes, la tendance à la normalisation ou à l’uniformisation de l’espace culturel se poursuit. Les bourrasques sont alimentées par des certitudes technocratiques, des désirs de contrôle ou une conscience exacerbée de « l’entre-soi ».
Afin de réfléchir à tout ça, durant l’été, s’impose la lecture du livre de Pierre Bourdieu
« La distinction »
C’est avec plaisir que je vous annonce une nouvelle création théâtrale pour cet automne à propos des aventures amoureuses de René Gori, chroniqueur habitant Utrecht et régulièrement publié dans le journal Le-Ô.
Au plaisir de vous revoir toutes et tous, et place à l’édito
Dans une rue étroite se trouve un curieux magasin dont l’enseigne attire l’œil.
Cravates et vieilles chaussettes – Maison sérieuse depuis 1930
La porte sépare deux vitrines d’égale dimension.
Celle de gauche est remplie par des lots de cravates nouées soigneusement sur des manches de brosses. Les teintes des tissus sont monotones et forment un léger dégradé qui serait apprécié par les huissiers de justice.
Le vitrage de droite dévoile des chaussettes pincées sur des cordes à linge tendues d’un bord à l’autre. La plupart sont usagées, voire reprisées, mais toutes semblent en bon état et se tiennent prêtes à être enfilées sur des pieds de toutes pointures.
Derrière, on devine un comptoir et une caisse enregistreuse désuète. Plus loin dans l’ombre, une petite table ovale munie de deux fauteuils en rotin est surmontée d’un samovar lâchant par intermittence quelques ronds de vapeur. Le boutiquier attend les rares clients avec la patience d’un rideau dormant au soleil. Parfois, il se lève de son siège et époussète la sonnette au-dessus du chambranle.
En face, de l’autre côté de la rue, un fourretout moderne de prêt-à-porter bat le tambour et ne désemplit pas. Les couleurs jaillissent de l’achalandage et éclaboussent les passants par la grâce des néons clignotants. Régulièrement, sitôt sa fortune faite, le propriétaire revend son bien à un nouvel entrepreneur qui changera les logos et les marques, mais les habits resteront à peu près les mêmes. La tranquillité de chacun et le plaisir du commerce sont des valeurs immuables. Sous la lumière crue, le local est sans mystère et les vendeurs étalent leur joie juvénile, se renouvellent, se multiplient et claquent des « selfies » devant les annonces de têtes de gondole.
Je n’avais pas besoin de cravates, de chaussettes, de casquettes, ni du dernier T-Shirt à la mode. J’étais au milieu de cette rue et je regardais alternativement l’Ancien Monde et sa poussière, le Nouveau Monde et ses promesses.
Plus le temps passait, plus je me reconnaissais dans les cravates et les vieilles chaussettes.
Pour dire les choses, et par exemple, je n’ai jamais apprécié ces cafés conçus pour plaire à tout le monde dont le goût est invariable que l’on soit à Sydney ou à Toronto.
Au Grand Cargo, j’aime ce qui s’installe dans la durée, ce qui ne se préoccupe pas des tendances, qui ne se dilue pas dans les convenances et rappelle que le théâtre est un métier de mots, parfois obsolètes, parfois aigrelets, parfois fragiles, parfois petits et discrets, sournois et maladroits, mais qui tous demandent à être entendus pour ce qu’ils sont.
N’ayant pu résister à l’appel de la poussière, je suis reparti deux heures plus tard avec une cravate, qui ne me servirait à rien, et deux paires de chaussettes ressemblant à des accordéons.
Il y a toujours une certaine forme de poésie dans ce qui est d’apparence inutile.
Deux heures, c’est le temps accordé par le boutiquier pour raconter un seul épisode de sa vie.
Pour écouter la suite, je reviendrai.
Yves Robert
Échanges et réflexions sur le thème du parcours, mais aussi sur des questions liées à l’identité ou au regard porté par le monde extérieur sur les personnes bénéficiaires de l’aide sociale ont donné naissance à une installation mécanique et interactive.
vernissage vendredi 28 juin à 18h – exposition visible les 29 et 30 juin de 10h à 17h
entrée libre
Après avoir suivi pendant sept mois un parcours culturel et artistique organisé par l’association La Marmite, une quinzaine de personnes bénéficiaires de l’aide sociale présente la création collective qu’ils et elles ont réalisée avec l’artiste chaux-de-fonnier Lucas Schlaepfer. Aller à la rencontre de la culture, mener un processus de recherche et de création avec un ou une artiste, collaborer à la réalisation d’une forme artistique et la présenter au public sont les étapes clés des parcours mis en œuvre par La Marmite depuis huit ans. Mouvement artistique, culturel et citoyen, La Marmite agit pour l’accès à l’art et la participation culturelle ainsi que l’affirmation de la créativité, de la sensibilité et des savoirs de tous et toutes.
Entre les sorties culturelles, le groupe a travaillé avec l’artiste Lucas Schlaepfer à la conception d’une création collective. Échanges et réflexions sur le thème du parcours, mais aussi sur des questions liées à l’identité ou au regard porté par le monde extérieur sur les personnes bénéficiaires de l’aide sociale ont donné naissance à une installation mécanique et interactive. Le groupe bénéficiera d’une semaine de résidence artistique au sein de l’Atelier Grand Cargo afin de terminer l’installation de sa création collective. L’œuvre fera l’objet d’un vernissage et sera visible durant trois jours.
Vernissage : Vendredi 28 juin à 18h00
Exposition visible les 29 et 30 juin de 10h00 à 17h00.
La Marmite s’est associée au TPR – Centre neuchâtelois des arts vivants, au Théâtre du Passage, au Centre de culture ABC, au Musée des Beaux-Arts du Locle et au Centre Dürrenmatt pour proposer un parcours autour de la thématique de l’équivoque. Accompagné·es par les médiatrices Sylvie Pipoz et Ailén Bilat Giorgis, les 15 participant·es ont eu l’occasion d’assister à deux spectacles, de visionner un film, de visiter une exposition et de rencontrer un collaborateur de musée.
Avec le soutien de la Ville de La Chaux-de-Fonds, la Ville de Neuchâtel et le Service de l’action sociale du canton de Neuchâtel.
Depuis quatre ans, de virus en invasions, de désastre en légères améliorations, de déluges en sècheresses, d’élections en démissions, l’auteur Pascal Nordmann commente l’actualité à raison d’une chronique chaque samedi.
Le contexte. Depuis quatre ans, de virus en invasions, de désastre en légères améliorations, de déluges en sècheresses, d’élections en démissions, l’auteur Pascal Nordmann commente l’actualité à raison d’une chronique chaque samedi.
L’action. Aujourd’hui, Pascal Nordmann, animateur de Radio de l’Air du Temps, reçoit Pascal Nordmann de Radio Fil-Info, dans les studios de l’air du temps. Une petite heure d’interview, interrompue par des dépêches d’actualité venues des quatre coins du monde.
Un contenu. L’occasion de se poser quelques questions sur le temps qui passe, les bouleversements de l’ordre des choses, mais aussi et surtout sur la manière d’informer de la marche du monde, de l’ordre des choses et des glissements de la tectonique du désastre.
Un constat. L’œil qui regarde, la bouche qui relate, ne sont jamais objectifs, c’est le grand malheur de l’information ! Mais Radio Fil-Info ne travaille qu’avec la réalité. Le réel, pur et simple, tel qu’en lui-même, livré entre vos deux oreilles. Radio Fil-Info met du sens là où il n’y en a aucun.
Interprétation. Durant cette heure de studio, l’acteur Pierre Barayre (Théâtre Hirsute, Montpellier), véritable caméléon, incarne une bonne vingtaine de personnages. Le premier Ministre d’Haïti, la reine d’Angleterre, un petit pois, dix-huit chiens romains, un accordéon, le grand reporter Yoseph Yessel, un peintre et une souris, la voix de l’ombre, Pascal Nordmann et Pascal Nordmann, ainsi que de nombreux autres.
Un chaos bien ordonné. Un chaos bien ordonné a besoin d’un grand ordonnateur précis, calme, tête froide et âme libre, sourcilleux lorsqu’il s’agit du réel. Le poète, écrivain et metteur en scène Yves Robert (Atelier Grand Cargo, La Chaux-de-Fonds) assume cette tâche avec sérénité et brio.
Radio Fil-Info et la vie devient une pomme dans laquelle vous pouvez croquer.
Fil spécial par satellite, 3 juin 2023. En avion. Une cuillère à café, la Reine des abeilles et l’histoire humaine se rendent à New York en avion. ‘Je m’en vais offrir mon aide à la cafétéria des Nations unies.’ dit la cuillère à café. ‘Je vais exiger l’interdiction des substances qui déciment mon peuple.’ dit la Reine des abeilles. L’histoire humaine n’a encore rien dit. ‘Et vous?’ ‘Oh moi, j’irai boire des verres dans une boîte. Je chercherai quelqu’un avec qui passer la nuit. Il se peut que j’abuse quelque peu. On me ramènera à l’hôtel au petit matin.’
Pascal Nordmann
le samedi 8 juin 2024 à 20h30 – réservation(s)
réservation(s) vivement conseillée(s) / entrée libre – chapeau
formation – Conservatoire du 12ème arrondissement et études universitaires (psychologie, lettres classiques et droit). Détenteur du CAPA (certificat d’aptitude à la profession d’avocat) obtenu à l’Université Paris 12. Titulaire du DE et du CA (diplôme d’état et certificat d’aptitude pour l’enseignement du théâtre)
parcours – Il est engagé en 1979 comme comédien- animateur par l’Atelier Théâtre de la Cité, organisme de gestion du Théâtre de Saint-Maur, implanté dans la salle des fêtes de la mairie.
Il crée en 1985 la Comédie de St-Maur, qui deviendra la compagnie Pierre Barayre avec laquelle il joue et/ou met en scène plus d’une cinquantaine de spectacles à ce jour.
En 2002, la ville de St Maur confie une résidence à la Compagnie Pierre Barayre au Théâtre d’Arsonval dont il devient directeur artistique, avec pour mission d’animer la salle avec une programmation originale, de pérenniser les ateliers théâtre qu’il avait créés en 1987 (200 élèves de la primaire à l’âge adulte) et d’organiser un spectacle par saison en plein air au Parc de l’Abbaye du Vieux Saint Maur avec les élèves préparant les concours des écoles nationales et régionales d’art dramatique de sa classe « Rêves en Chantier ».
En 2006 il s’installe avec sa compagnie qui s’appelle désormais Théâtre Hirsute-Compagnie Pierre Barayre en Languedoc-Roussillon.et signe une convention d’animation en lycées et collèges avec la Scène nationale de Sète et du bassin de Thau.
En 2009 il entre en compagnonnage avec le théâtre SortieOuest à Béziers. Sa compagnie a reçu le soutien de la commune de St-Maur, du département du Val de Marne, de l’ADAMI , l’aide à la création de la DMDTS pour un projet, l’aide au projet de la DRAC Languedoc Roussillon, l’aide à résidence du conseil général de l’Hérault en 2009 et signé une convention de partenariat pour 2010 et 2011 avec le département de l’Hérault.
Parallèlement à ces activités il est chargé de cours à l’université Paul Valéry III Montpellier et antenne de Béziers en licence Arts du Spectacle, anime l’atelier théâtre adultes de SortieOuest, l’atelier artistique du lycée Henri IV de Béziers, le studio théâtre de la Scène Nationale d’Albi, l’option théâtre du lycée Bellevue d’Albi et celle du lycée Jean Moulin de Pézenas, de même que la classe à horaire aménagée Théâtre du collège de St-Juéry. Enfin il anime différents stages et ateliers dans le cadre de dispositifs départementaux ou régionaux.